La quantité perdue est l’équivalent d’un milliard de m3 d’eau par an, soit l’équivalent de la consommation de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice
Un litre sur cinq (20%) de l’eau distribuée en France est perdu à cause de fuites dans les canalisations, a averti une association de consommateurs, au moment où de nombreux départements sont en alerte sécheresse.
L’UFC-Que Choisir a lancé une nouvelle campagne anti-fuite contre ce qu’elle appelle ce « gaspillage économique et environnemental ».
Cela vient après sa nouvelle étude constaté que des volumes considérables d’eau sont perdus en raison de problèmes de canalisation.
La quantité perdue équivaut à un milliard de m3 d’eau par an, soit l’équivalent de la consommation de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice, précise l’association.
Cela représente une perte économique de 4 milliards d’euros par an, a-t-il ajouté.
Elle a prévenu qu’en conséquence, elle « tirait la sonnette d’alarme » sur le « niveau considérable des pertes d’eau potable » et la « faiblesse des mesures prises pour y remédier ».
Et ce malgré une loi française qui stipule que les fuites doivent être limitées à un maximum de 15% de l’eau distribuée, a déclaré l’association.
Il a déclaré que la sécheresse de 2022 a prouvé que l’eau devient une ressource de plus en plus rare, avec des villes et des villes comme Besançon, Chambéry, Chartres, Gérardmer et Nantes qui souffrent d’un manque d’eau, ainsi que près de 1 000 petites communes devant être approvisionnées en eau potable. eau.
Où sont les pires fuites ?
L’étude a révélé que 12 villes sont parmi les pires contrevenants, avec des fuites à des niveaux supérieurs de plus de 10 points de pourcentage à la limite légalement autorisée.
Ceux-ci inclus:
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Évreux : 35,5 %
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Aix les Bains : 30,5%
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Cavaillon : 30,3 %
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Amienne : 30,3 %
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Sens : 30 %
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Arles : 29,7 %
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Charleville Mézières : 29,5 %
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Carpentras : 28,7%
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Lentille : 28 %
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Nîmes : 26,3 %
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Cagnes sur mer : 25,9 %
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Auxerre : 25,2 %
Les communes rurales sont autorisées à avoir des fuites allant jusqu’à 35 %. Cependant, près d’une commune sur quatre de moins de 1 000 habitants présente des taux de fuite moyens de 50 %.
Quelles villes s’en sortent le mieux ?
En revanche, l’UFC-Que Choisir a constaté que certaines villes et communes montrent la voie en matière de limitation des fuites.
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Cholet : 0%
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Saint Malo : 0,9 %
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Saint-Brieuc : 1,3 %
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Fréjus : 2,1 %
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Bussy-Saint-Georges : 2,8 %
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CA Vallée de la Marne : 4%
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Thionville : 4,5 %
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Étampes : 5,1 %
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Montluçon : 6,2%
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Angers : 6,4 %
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Carcassonne : 6,7 %
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Rochefort : 6,8 %
Quels sont les principaux problèmes du réseau de canalisations ?
Matériaux fragiles
L’association a constaté que des canalisations en « matériaux fragiles » étaient présentes sur plus de la moitié du réseau (55 %). Celles-ci comprenaient :
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Fonte grise
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Ciment
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Amiante
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PVC collé
Réparations lentes
De nombreux tuyaux sont également plus vieux qu’ils ne devraient l’être et doivent être remplacés ou réparés.
En 2019, le Assises de l’Eau a déclaré que les tuyaux devraient être remplacés au taux de 1% par an – mais le taux actuel n’est que de 0,67%. A ce rythme, il faudrait 150 ans pour que l’ensemble du réseau soit remplacé, malgré une durée de vie des canalisations estimée entre 50 et 80 ans, précise l’UFC-Que Choisir.
Parmi les communes les plus touchées par les fuites (plus de 25 %), seule Carpentras dépasse largement l’objectif national de 1 % de réparation, à 1,34 %.
En revanche, des villes comme Arles, Nîmes, Amiens, Sens et Aix-les-Bains n’ont atteint que la moitié de cet objectif. Évreux est le moins performant, avec seulement 0,2 % de son réseau renouvelé.
Que recommande l’association pour aider ?
L’UFC-Que Choisir appelle désormais le gouvernement et les collectivités locales à monter un vaste plan de rénovation, financé par les entreprises les plus consommatrices d’eau, comme les entreprises agricoles.
Ceci est particulièrement important, a-t-il déclaré, car depuis 2016, il incombe aux autorités locales d’entretenir leurs propres réseaux d’eau, sans aucun soutien technique de l’État.
Les petites villes peuvent avoir le plus de mal à vérifier l’état de leur réseau d’eau, et encore moins à monter les ressources nécessaires pour le réparer.
L’UFC-Que Choisir rappelle que les usagers de l’eau doivent contribuer à la réparation des fuites proportionnellement à leur consommation d’eau. Par exemple, il a indiqué que les utilisateurs de l’agriculture intensive ne contribuent qu’à hauteur de 2 à 15 % de la redevance sur l’eau, bien qu’ils représentent jusqu’à 48 % de l’utilisation totale de l’eau (et jusqu’à 80 % en été).
Il a déclaré qu’il y avait actuellement un déficit de financement de 1,6 milliard d’euros par an, qui, selon lui, devrait être comblé par les entreprises agricoles.
L’UFC-Que Choisir a lancé sa campagne, #LaFuiteEnAvant, pour sensibiliser au gaspillage et à l’urgence d’agir, auprès de 70 associations locales.
La campagne appelle les pouvoirs publics à :
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Augmenter l’aide des agences de l’eau aux collectivités locales, en fonction du volume des fuites et des ressources disponibles
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Augmenter le budget des agences de l’eau en augmentant les redevances versées par les professionnels ;
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Développer l’appui technique des autorités départementales pour aider les petites communes ;
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Fixer des objectifs plus ambitieux en termes de taux de pertes autorisés et aider les collectivités locales à connaître l’état de leurs réseaux d’eau.
Dans son Plan Eau, le président Emmanuel Macron a déclaré que l’État apporterait 180 millions d’euros par an pour aider à réparer les fuites dans les plus petites communes. Pourtant, UFC-Que Choisir a déclaré qu’il s’agissait d’une « goutte dans l’océan », et que le montant nécessaire était plus proche de 2,5 à 3 milliards d’euros.
Sécheresse actuelle
Une grande partie de la France connaît actuellement des niveaux de sécheresse supérieurs à la normale, avec des restrictions d’eau en place dans de nombreux départements et la plupart des régions sous un certain niveau d’alerte à la sécheresse.
Aux chiffres les plus récents, le code 4 (alerte la plus élevée possible) est en place pour l’Aude, la Côte-d’Or, la Dordogne, l’Eure-et-Loir, l’Indre, l’Indre-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Loiret, l’Oise , Pyrénées-Orientales, Sarthe et Vendée.