Dorothée Pacaud a déjà engagé une action en justice contre le groupement brévinois opposé aux Cada, suite à la publication d’une publication sur les médias sociaux qualifiée d' »offensante et désobligeante » par la première magistrate de la ville.
Le mercredi 14 juin, Dorothée Pacaud, la nouvelle maire de Saint-Brevin-les-Pins en Loire-Atlantique, a annoncé sur 42mag.fr qu’elle porterait plainte « systématiquement dès qu’il y a des publications » de messages haineux ou insultants à son égard. Elle a été élue vendredi dernier par le conseil municipal, suite à la démission de l’ancien maire, Yannick Morez, qui avait été victime de menaces de la part d’opposants au projet de déménagement du centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
Âgée de 45 ans et enseignante de profession, Dorothée Pacaud, qui était auparavant première adjointe au maire de Saint-Brevin-les-Pins, déclare avoir « subi des campagnes de dénigrement et des commentaires haineux sur les réseaux sociaux et sur une certaine presse d’extrême droite ». Elle a déjà porté plainte pour insulte et injure contre le collectif brévinois anti-Cada après un message publié sur les réseaux sociaux, qui se demandait « quelle femme normalement constituée peut installer un centre pour migrants à côté d’une école ? » La maire dénonce ce message et affirme qu’elle « ne compte pas recevoir » ce collectif qui « ne comporte qu’une quinzaine d’habitants maximum, et tous n’habitent pas le quartier » où doit être déménagé le Cada.
Dorothée Pacaud cite le collectif : « Ils ont choisi de s’associer à des groupuscules d’extrême droite, quand ils organisent des manifestations, ils tolèrent des groupuscules de l’ultradroite et ils partagent sur les réseaux sociaux des posts haineux, des incitations à la haine et à la violence. »
La maire revient également sur son élection de vendredi, qui s’est déroulée dans un climat tendu. Des militants du collectif local anti-Cada ont perturbé la séance à l’intérieur, tandis qu’à l’extérieur, des opposants « venus de Tours et d’Angers, des militants d’ultradroite » criaient « Hier Annecy, demain Saint-Brevin », en référence à l’attaque au couteau qui a fait six blessés à Annecy (Haute-Savoie) il y a une semaine. « À chaque fois qu’il y a un drame comme ce qui s’est passé à Annecy, c’est malheureusement récupéré politiquement par des personnes extrêmes », déplore Dorothée Pacaud.
Malgré ces tensions, Dorothée Pacaud « n’a pas trop hésité » avant de reprendre les rênes de la mairie. Elle continue de soutenir ce projet de déménagement du centre d’accueil de demandeurs d’asile, porté par l’État. « Il n’y a aucune raison qu’on soit opposé à ce projet. Il s’agit de demandeurs d’asile et c’est un droit constitutionnel important, auquel on est attaché », explique-t-elle. Si elle ne s’attend pas « à une protection rapprochée », elle souhaite tout de même que « les forces de l’ordre soient à [son] écoute », afin de ne pas se retrouver dans la même situation que son prédécesseur, dont la maison a été incendiée volontairement.
Dorothée Pacaud espère notamment « que lorsqu’il y a des manifestations, des réunions de conseil municipal, [les forces de l’ordre] m’assurent de leur présence et qu’elles prennent les plaintes lorsqu’on leur demande ». L’élue souhaite également « qu’on puisse agir en amont sur cette espèce de parole totalement décomplexée et qui est complètement anormale ».