En 2018, le chef d’État français, Macron, avait exprimé son désir de renforcer considérablement le nombre de femmes occupant le poste d’ambassadrice dans le but de « mettre en œuvre une authentique diplomatie féministe ». Cependant, cette proclamation semble bien éloignée de la vérité cinq ans après.
Durant son premier passage à la présidence, Emmanuel Macron a déclaré son intention de donner plus de place aux femmes dans le monde de la diplomatie. Cette aspiration à favoriser l’égalité entre hommes et femmes était clairement visible lors de la soirée de l’ambassade en 2019 où le président précisait : « Le but de la diplomatie française doit être également de promouvoir l’égalité des sexes. (…) Il est indispensable de cultiver une vraie diplomatie centrée sur le féminin. » Actuellement, on compte 39 femmes à la tête des 160 ambassades françaises à travers le monde. C’est un fait encourageant, mais en considérant les ambassades les plus significatives, l’image de la situation n’est pas si réjouissante. En effet, on ne retrouve que trois ambassadrices françaises parmi les nations du G20 et une seule au G7, des statistiques qui illustrent un manque certain par rapport aux objectifs initiaux.
Un déclin des chiffres remarqué depuis 2021
« Depuis que cela a été annoncé en 2018, il n’y a pas eu d’augmentation constante du nombre de femmes nommées ambassadrices ou consules. Les chiffres restent stables, avec en moyenne entre 18 et 21 nominations de femmes chaque année depuis 2018 contre 38 à 54 nominations d’hommes », indique Alice Apostoly, co-directrice de l’Institut du Genre en Géopolitique. En 2019, une année après cette annonce, on observe une hausse légère du nombre d’ambassadrices françaises parmi les pays du G20, passant de quatre à six. Cependant, ces chiffres sont à nouveau en recul et on dénombre seulement trois femmes à la tête d’une de ces ambassades en 2023. On peut noter que ce bilan est moins imposant qu’en 2017 et même inférieur à la moyenne de quatre ambassadrices sous le mandat de François Hollande. Concernant la place de la femme dans la diplomatie, la France se situe au même niveau que l’Italie (2) et l’Allemagne (4), mais reste bien loin derrière le Royaume-Uni (7). Malgré ces objectifs affichés, la féminisation de la diplomatie semble encore assez lointaine.