Quelques heures avant son voyage à Mayotte, le premier responsable au ministère de l’Intérieur a déclaré l’extension de cette action destinée à combattre la criminalité, les logements insalubres et l’immigration non autorisée. Gérald Darmanin soutient que le gouvernement va « poursuivre le renforcement de ses moyens ».
Prolongation de l’opération « Wuambushu » à Mayotte
Le ministre de l’Intérieur a annoncé la prolongation de l’opération « Wuambushu » à Mayotte, ce qui montre, selon Estelle Youssouffa, députée Liot de la 1ère circonscription de Mayotte, que « la République ne capitule pas à Mayotte ». Cette opération de lutte contre l’habitat insalubre, l’immigration illégale et la délinquance, lancée il y a deux mois, devait initialement se terminer fin juin.
Gérald Darmanin a justifié cette prolongation en présentant des résultats positifs dans les colonnes du Figaro, des résultats également salués par Estelle Youssouffa. Selon la députée, l’opération a permis une « présence des forces de l’ordre importante » dans le 101e département français, contribuant ainsi à « ramener le calme ».
Estelle Youssouffa assure que « la violence a baissé à Mayotte » et que les habitants ont « pu reprendre l’espace public qui avait été abandonné aux bandes ». Le ministre de l’Intérieur a annoncé que « sur les 57 chefs de bandes identifiés au départ, 47 ont été arrêtés et présentés devant la justice ». Tout en saluant la présence accrue des forces de l’ordre, la députée Liot appelle désormais « la justice à être à la hauteur des méfaits et des violences » commis par les délinquants.
« On sait que nos forces de l’ordre ont fait le travail, on veut que la justice suive », déclare Estelle Youssouffa sur 42mag.fr. L’élue mahoraise déplore notamment que les peines soient « souvent légères » pour les criminels. « On a besoin que celles et ceux qui sèment la terreur soient mis hors d’état de nuire, en prison, pendant longtemps », ajoute-t-elle.
La question des bidonvilles demeure cruciale
Estelle Youssouffa estime qu’il y a environ 50 000 habitations « illégales à Mayotte » et considère donc que la « question des bidonvilles est cruciale ». Elle dénonce l’occupation illégale « des terrains privés ou publics, avec des constructions dangereuses, insalubres et dont la destruction est capitale ».
Le gouvernement a pour objectif de détruire un millier de cases insalubres, mais la députée Liot juge ce chiffre « frustrant » face à l’ampleur du phénomène. « Ce volet des bidonvilles, c’est le cœur du problème, ce sont des zones de non-droit, qui servent de refuge pour les bandes criminelles, ce sont des zones de trafic », dénonce l’élue.