L’ex-président insiste sur la nécessité de restaurer « la discipline » et « la discussion », et cela, avec « détermination ».
La France a assisté à une flambée de incidents violents en milieu urbain durant la nuit de jeudi à vendredi. Cependant, François Hollande, l’ancien président du pays, a clairement énoncé sur France Bleu Cotentin que l’instauration de l’état d’urgence, bien que réclamée par de nombreux acteurs politiques, n’est pas la solution adaptée à l’instant présent.
François Hollande a souligné qu’il a eu recours à l’état d’urgence, mais dans une atmosphère bien distincte, celle de la menace terroriste après les attaques de 2015. Toutefois, il est opposé à la mise en place de cet état d’urgence en réponse à ces récents actes de violence urbaine.
La nécessité du dialogue
François Hollande, qui a présidé le pays en tant que membre du parti socialiste, soutient que la conjoncture actuelle est très critique. Il observe que bien qu’il y ait eu des révoltes urbaines dans le passé, le soulèvement qu’on observe actuellement semble être d’une ampleur plus grande. Il souligne avec insistance l’importance de rétablir les discussions, en premier lieu avec les représentants politiques locales qui sont sur le front face aux frictions. Pour lui, l’ordre doit être réimplanté en utilisant les outils républicains à notre disposition. Il est persuadé que la démocratie est loin d’être démunie et elle exige une intransigeance certaine. Le dialogue, pour l’ancien président, est tout aussi indispensable.
Concernant une loi supplémentaire portant sur les procédures d’intervention lors des défaillances à obéir, François Hollande ne semble pas y être favorable. Il soutient que la loi en vigueur a mis sur un pied d’égalité le droit des policiers en défense légitime avec celui des gendarmes. Selon lui, si les procédures avaient été correctement suivies lors du contrôle de conduite de Nahel à Nanterre, l’événement tragique qui s’en est suivi n’aurait pas eu lieu. François Hollande plaide ainsi pour une révision des pratiques et de la formation des forces de l’ordre, que ce soient les policiers ou les gendarmes.