Un mois s’est écoulé depuis la destruction du premier bidonville à Mayotte dans le contexte de l’initiative Wuambushu, cependant la question du relogement demeure toujours problématique. Les individus expulsés ont fréquemment tendance à décliner les alternatives suggérées.
L’opération Wuambushu à Mayotte, qui vise à lutter contre l’immigration illégale et l’insécurité, a atteint l’heure de tirer un premier bilan. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu dans le 101e département français pour annoncer la prolongation de l’opération d’un mois. Une partie des renforts envoyés depuis la métropole restera sur place. Le ministre a également fait le point sur les décasages, ces opérations de destruction des « bangas », bidonvilles qui se comptent par milliers à Mayotte.
Cependant, ces décasages posent problème : si une partie des habitants expulsés ont droit à des solutions de relogement, les deux tiers d’entre eux préfèrent décliner et continuent de vivre dans des bidonvilles.
Dans 20 mètres carrés à neuf
Il y a un mois, la maisonnette en tôle d’Adidja se trouvait sur une colline de terre ocre. Aujourd’hui, elle vit avec son mari et ses trois enfants dans une maison en construction à une centaine de mètres de la colline. Selon elle, leur situation s’est détériorée : avant, chaque enfant avait sa propre chambre et la maison disposait de l’électricité, de l’eau et même du wifi. Adidja, qui est Comorienne et possède un titre de séjour, avait refusé une solution de relogement proposée à Tsundzu.
À Tsundzu, ceux qui ont accepté cette solution de relogement vivent dans de petits bungalows neufs, comme Ahmed, également Comorien. Ils sont neuf personnes dans un espace de 20 mètres carrés. En quittant le bidonville, Ahmed n’a été autorisé à emporter qu’une valise avec quelques affaires et un matelas. Sa femme, en situation irrégulière, ne peut pas entrer ici.
« Tourisme juridique »
Selon les autorités sur place, l’objectif initial de détruire un millier de logements sera dépassé d’ici la fin de l’année. Gérald Darmanin a annoncé le 25 juin que près de 1 250 logements insalubres à Mayotte seraient détruits d’ici la fin de l’année. Il a dénoncé les nombreux recours et le « tourisme juridique » dans la région, insistant sur l’importance de détruire les logements insalubres et de reprendre la maîtrise du foncier. Le ministre souhaite également développer le tourisme dans le 101e département français et reviendra sur place en septembre.