Au début du mois de juin, l’Inspection générale de l’administration avait évalué que l’Union des organisations d’éducation physique et de formation militaire avait profité d’un « avantage particulier ».
Le mardi 13 juin, une perquisition a été effectuée au domicile de Mohamed Sifaoui, président de l’association ayant reçu le plus grand nombre de subventions du fonds Marianne pour lutter contre le « séparatisme », selon un e-mail de son avocat envoyé à la commission d’enquête du Sénat qui devait auditionner l’ancien journaliste dans la matinée.
Lors de l’ouverture de l’audition, le sénateur Claude Raynal, président de cette commission d’enquête, a déclaré, en lisant un message de l’avocat de Mohamed Sifaoui, que « depuis 6 heures du matin, une perquisition est en cours à son domicile » à Paris, l’empêchant d’honorer cette convocation.
L’administration controverse la gestion du fonds Marianne, qui fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire pour suspicion de détournement de fonds publics par le Parquet national financier. Lancé avec une dotation initiale de 2,5 millions d’euros en avril 2021, après l’assassinat de Samuel Paty, le fonds avait pour objectif de financer des associations soutenant « les valeurs de la République » en proposant des « contre-discours » à l’islam radical.
Cependant, l’Inspection générale de l’administration a estimé au début du mois de juin que l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), présidée par Mohamed Sifaoui, avait bénéficié d’un « traitement privilégié » dans l’attribution des fonds par le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel. Leur proximité a été révélée dans une enquête de France2, mettant en lumière l’absence de transparence et d’équité dans l’appel à projets. Suite au rapport de l’IGA, Christian Gravel a démissionné.