La société Arkema fait actuellement l’objet d’une action en justice ayant été initiée par dix organisations non gouvernementales (ONG) ainsi qu’une quarantaine de particuliers vivant à proximité de son site industriel implanté dans la vallée de la chimie, près de la ville de Lyon. Cette action en justice vise à réclamer des analyses sanitaires complètes pour mesurer précisément l’impact des perfluorés sur la santé des personnes vivant aux alentours de la zone industrielle en question. Cette initiative est donc une tentative visant à faire valoir les droits des citoyens à l’information et à la transparence quant à la qualité de l’air et de l’eau dans leur environnement immédiat. Compte tenu des préoccupations croissantes relatives à la santé publique, cette action en justice est susceptible d’avoir des répercussions importantes, non seulement pour l’entreprise concernée, mais aussi pour l’ensemble de l’industrie chimique ainsi que pour les organismes gouvernementaux réglementant ces activités potentiellement dangereuses pour l’environnement et la santé humaine.
Plusieurs associations et personnes physiques ont saisi la justice afin d’obtenir une étude des risques sanitaires liés aux polluants éternels. Ces substances perfluoroalkylées (Pfas) ou perfluorées ont été utilisées par l’usine Arkema située dans le sud de Lyon. Les plaignants cherchent également à obtenir des sanctions contre l’industriel. Au total, 37 habitants résidant autour de la « vallée de la chimie », ainsi que 10 associations et syndicats, ont saisi le tribunal judiciaire de Lyon le 25 mai dans le cadre d’un « référé pénal environnemental ». Ces habitants demandent à Arkema de financer des analyses sur la population concernée.
Me Louise Tschanz est l’avocate qui mène l’action pour 37 plaignants particuliers et dix ONG, dont Notre affaire à tous. Elle souligne l’importance des analyses sanguines qui prouveront l’imprégnation de la population en Pfas. Les plaignants de cette action réclament également des prises de sang pour établir les taux de Pfas présents chez les habitants. Cette étape est essentielle afin de déterminer s’il existe un lien de causalité entre les cancers des testicules et les maladies thyroïdiennes et l’exposition aux Pfas.
Les riverains les plus déterminés à savoir la vérité se sont regroupés dans l’association Bien vivre à Pierre-Bénite, dont Thierry Mounib est le président. Selon lui, l’usine strasbourgeoise Arkema, située à Pierre-Bénite, a rejeté pendant des décennies des polluants éternels. L’air, le sol et les eaux sont contaminés. Le documentaire de l’émission Vert de rage a même déterminé que les taux de Pfas atteignaient 83 fois les normes européennes. Les autorités ont ensuite renforcé les mesures pour recommander de ne pas consommer le poisson pêché dans le Rhône, en aval de Pierre-Bénite, ni les œufs des poulaillers dans 17 communes.
Serge Perrin habite Saint-Fons et il témoigne de sa colère. Il explique qu’il était très heureux d’offrir des œufs bio à ses petits-enfants, mais il est désormais angoissé suite à la nouvelle des risques de contamination. Il se demande pourquoi l’État ne protège pas ses habitants.
Arkema a promis d’arrêter l’utilisation de Pfas d’ici fin 2024, mais cela n’annule pas l’intérêt de cette requête. Les plaignants cherchent à obtenir que la vérité sur la contamination soit révélée.