Le groupement dirigé par Nicolas Pagnol ne sera plus en charge du Château de la Buzine, le lieu emblématique de Marcel Pagnol. Ce choix doit être approuvé dans les prochains jours par la mairie de Marseille. Cette mesure engendre des divergences d’opinions entre les dirigeants politiques de la région et est une épreuve difficile pour le descendant du renommé auteur et réalisateur.
Le célèbre Château de la Buzine, immortalisé par Marcel Pagnol dans son roman autobiographique Le Château de ma mère, devrait bientôt changer de gestionnaire. La décision de retirer la gestion de la propriété au descendant de l’auteur français suscite la controverse.
Une opposition indignée
Nicolas Pagnol a appris par téléphone que la gestion du château devrait être confiée à l’association CCO (Centre de culture ouvrière), une organisation spécialisée dans la gestion de centres sociaux et non d’installations culturelles. Cette décision fait suite à un appel à candidature dans le cadre du renouvellement de la délégation de service public du château et elle a provoqué une vive réaction de l’opposition.
Certains élus considèrent cette décision comme une attaque contre la culture provençale. Le président de la région PACA, Renaud Muselier, s’est dit « scandalisé » par le traitement réservé à Nicolas Pagnol, qualifiant le choix de « compréhensible » et « illisible ». Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, a également dénoncé la situation sur Twitter, affirmant qu’il était « inacceptable » de retirer « Pagnol du Château de ma mère ».
Un projet moins onéreux
Dans la controverse sur la perte d’identité culturelle de ce symbole de la culture provençale, la mairie de Marseille, dont la majorité est formée d’une coalition de partis politiques de gauche, défend le choix du meilleur candidat. Jean-Marc Coppola, adjoint au maire en charge de la culture, a déclaré que le Centre culturel ouvrier était apte à travailler avec des artistes associés et possédait une grande expérience en matière de cinéma.
L’association CCO répond aux critères du cahier des charges (assurer une programmation culturelle diversifiée) avec « un projet qui nécessite beaucoup moins de moyens de la part de la ville que celui proposé par l’autre projet », selon l’élu – moins 700 000 euros que celui de Nicolas Pagnol. Pourtant, la programmation de l’association du petit-fils de Pagnol a connu un succès remarquable ces dernières années, permettant de maintenir un équilibre financier. Nicolas Pagnol a lancé une pétition sur les réseaux sociaux pour que « Pagnol reste au Château de ma mère ».
Le conseil municipal devrait valider le changement de gouvernance le 30 juin prochain.