La dirigeante de l’extrême droite avait été interrogée la semaine dernière par cette commission concernant des contreparties politiques possibles en contrepartie d’un emprunt russe souscrit par l’ancien Front national en 2014.
Le Rassemblement national, anciennement Front national, est accusé d’avoir servi de « courroie de transmission » pour le pouvoir russe, selon le rapport de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères, consulté par 42mag.fr jeudi 1er juin et révélé par RMC et Mediapart. Le document, écrit par la députée Renaissance Constance Le Grip, a fuité ce jeudi. Il souligne « l’alignement » du FN sur le « discours russe » au moment de « l’annexion illégale » de la Crimée en 2014, quelques mois après avoir négocié un prêt auprès d’une banque tchéco-russe.
Le rapport indique : « Soutenir, comme le fit Marine Le Pen, que les habitants de la Crimée ont voté ‘librement’ leur rattachement à la Russie est (…) pour le moins assez peu vérifié » et a été adopté par 11 voix pour, 5 contre et 1 abstention, selon les informations de 42mag.fr. « La violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale d’un État, l’Ukraine, amputée d’une portion importante de son territoire, n’est ainsi manifestement pas intolérable pour les grands défenseurs des souverainetés nationales que sont madame Le Pen et le Rassemblement national. »
« Malhonnête et tout à fait politisé », dénonce Marine Le Pen
Le rapport mentionne également l’audition récente de Marine Le Pen le 24 mai à l’Assemblée : « Ce relais direct du discours officiel russe, ‘cette courroie de transmission’ efficace et, sur ce sujet-là du moins, jamais démentie, sont visiblement appréciés à Moscou : à peine l’audition de madame Le Pen par la commission d’enquête terminée, le 24 mai dernier, des titres de presse russes se réjouissent de l’affirmation principale, à leurs yeux, réaffirmée par Marine Le Pen : la Crimée est et a toujours été russe. »
Marine Le Pen a pour sa part jugé ce rapport « malhonnête et tout à fait politisé ». « Il n’y a rien, en fait », a-t-elle assuré, dénonçant « un procès politique » lors d’une conférence de presse dans le Pas-de-Calais, relayée par l’AFP. La dirigeante d’extrême droite avait été auditionnée la semaine dernière par cette commission sur d’éventuelles contreparties politiques en échange d’un prêt russe souscrit par l’ex-Front national en 2014.