Avant le rendez-vous entre Emmanuel Macron et l’héritier du trône d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, Patrick Baudouin, à la tête de la Ligue des droits de l’Homme, condamne fermement les « jugements hâtifs », les « interpellations injustifiées » ainsi que l’usage de « torture et sévices » ayant lieu sur le territoire du royaume.
« C’est la victoire de l’influence de l’argent », déplore Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), sur 42mag.fr le vendredi 16 juin, avant la réunion entre Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane (MBS). « Nous pouvons continuer à entretenir des relations sans pour autant déployer autant le tapis rouge pour des dirigeants comme MBS qui enfreignent les droits de l’Homme », estime-t-il.
Un « certificat de respectabilité » délivré par la France
Selon le président de la LDH, « la France est en train d’accorder une sorte de certificat de respectabilité » à un dirigeant pourtant suspecté d’avoir commandité l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018. Il dénonce également les « procès expéditifs », les « arrestations arbitraires » et la « pratique de la torture et des mauvais traitements » qui ont lieu en Arabie saoudite. « On ignore le respect des libertés et des droits de l’Homme » pour une « véritable réhabilitation » de Mohammed ben Salmane, s’insurge Patrick Baudouin.
« Nous n’avons pas besoin d’offrir des symboles d’accueil aussi puissants à des dirigeants qui ne respectent pas les droits et les libertés », ajoute Patrick Baudouin. Il souligne une constante dans la politique étrangère française, en citant les invitations du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du Premier ministre indien, Narendra Modi, aux défilés du 14 juillet.