L’imam était confronté à des accusations selon lesquelles ses paroles étaient considérées comme allant à l’encontre des valeurs de la République. Il croyait fermement que son expulsion vers le Maroc pourrait l’exposer à un risque de subir des traitements inhumains et dégradants.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté, le jeudi 15 juin, la requête de l’imam marocain Hassan Iquioussen, qui avait fui la France pour la Belgique suite à un ordre d’expulsion, avant d’être ensuite expulsé vers le Maroc par Bruxelles. Le 29 septembre 2022, il avait déposé un recours auprès de la CEDH contre la France, affirmant notamment que son expulsion vers le Maroc l’exposait à des risques de mauvais traitements et de traitements dégradants.
Lucie Simon, avocate de Hassan Iquioussen, a déclaré : « Cette décision n’est qu’une étape dans la procédure. Elle ne remet pas en question la responsabilité de la France dans les violations des libertés fondamentales de Monsieur Iquioussen et permettra de saisir la Cour une fois les recours internes épuisés. D’autres démarches internationales sont actuellement envisagées par ses avocats. »
Hassan Iquioussen a vécu légalement en France depuis sa naissance en 1964. Mis en cause pour des propos jugés « contraires aux valeurs de la République », cet imam résidant dans le département du Nord était visé par un ordre d’expulsion signé par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 4 juillet 2022. Le 25 août, il a fui en Belgique, où il a été arrêté le 30 septembre. Le prédicateur a ensuite été expulsé au Maroc le 13 janvier.