Le groupe interministériel chargé de la prévention de la criminalité et de l’extrémisme joue un rôle clé dans la lutte contre la radicalisation. Cependant, le fonctionnement de cette entité a considérablement évolué. Quelle en est la raison ?
En 2019, Muriel Domenach, dirigeante du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), met en place le projet « formation des imams » dans le but de leur permettre de déconstruire les discours radicaux. Le CIPDR est un organisme qui collabore généralement avec des acteurs locaux pour lutter contre les dérives radicales.
Cependant, cette initiative est abandonnée suite au départ de Muriel Domenach. Christian Gravel, qui arrive en octobre 2020, impulse un changement dans la orientation du CIPDR. Le préfet, proche de Manuel Valls, partage sa ligne offensive sur la laïcité. Selon lui, il est nécessaire de se battre avant tout contre ceux qui sont jugés trop conciliants avec le principe de laïcité.
Quelques jours plus tard, le professeur Samuel Paty est sauvagement tué par un terroriste islamiste. Cette tragédie va contribuer au changement de position du CIPDR sur la laïcité. Les autorités passent à l’offensive. La lutte contre l’islamisme radical se concentre moins sur le terrain et davantage sur les réseaux sociaux, qui sont accusés d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de Samuel Paty. C’est dans ce contexte qu’est lancé, en 2021, l’appel à projets du Fonds Marianne pour combattre la radicalisation, en particulier sur Internet.
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