L’industrie en France représente 20% de la pollution par le dioxyde de carbone du pays
Seuls 50 sites industriels en France émettent 10% des émissions de CO2 du pays, selon un nouveau rapport de militants luttant pour l’action contre le changement climatique.
Le Réseau Action Climat (RAC) groupe a publié le rapport lundi 3 juillet et a critiqué le « manque d’efforts » des entreprises manufacturières industrielles sur le changement climatique.
Globalement, l’industrie en France représente 20 % des émissions nationales globales du pays.
La plupart des sites du top 50 sont situés à Dunkerque, Fos-sur-Mer, Le Havre et Grand Est.
Des milliards d’euros malgré des émissions « stagnantes »
L’un des sites de la liste, le fabricant d’engrais Yara, basé au Havre et 7e du top 50, s’était engagé à réduire ses émissions de CO2 de 45 % d’ici 2030.
Néanmoins, RAC a affirmé que ses émissions avaient augmenté de 36,5 % entre 2019 et 2022.
Le RAC estime même que les entreprises françaises bénéficient de dizaines de milliards d’euros pour les aider à « se décarboner » (y compris en recevant de l’argent des plans nationaux et européens), bien que leurs émissions restent « pratiquement stagnantes… en réalité », selon le rapport.
Cela vient après que le président Emmanuel Macron a suggéré un pacte de décarbonation aux principaux émetteurs industriels de CO2 du pays, avec un doublement des fonds à 10 milliards d’euros, en échange d’un doublement de leurs efforts pour réduire les émissions.
Des représentants des 50 premières entreprises en termes d’émissions ont été reçus au Élyséey compris ceux des industries du ciment, de l’aluminium, de l’acier, des engrais, du sucre et du carburant.
ArcelorMittal : 25 % des émissions
Les deux sites les plus polluants sont tous deux exploités par le premier sidérurgiste français, ArcelorMittal, à Dunkerque et à Fos-sur-Mer. A eux deux, ces sites représentent 25 % des émissions de gaz à effet de serre émises par l’industrie en France.
ArcelorMittal s’est engagé à être neutre en carbone d’ici 2050, mais RAC a déclaré que la réduction de ses émissions observée ces dernières années est due à la crise économique de 2008 et à Covid, et non à de « vrais efforts de transformation ».
Problématique de la technologie « verte »
RAC a également déclaré que le développement de technologies dites « vertes » pour capter et stocker le carbone sous terre (capture et stockage du carbone, CSC) « coûte cher… n’implique pas de réduire les émissions à la source et ne remet donc pas vraiment en cause la production actuelle. système ».
Il a également ajouté que la technologie « présente un risque potentiel de fuite ». Il a déclaré que le CSC « doit être considéré par les industries comme un dernier recours » et utilisé uniquement pour traiter les émissions résiduelles qui ne peuvent être évitées par aucun autre moyen.
La « transformation profonde de l’industrie » doit encore se poursuivre, a déclaré RAC.
L’ONG a également appelé les sites les plus émetteurs à donner plus en échange des aides publiques qu’ils reçoivent. Ce financement pourrait être amené à augmenter cette année, le gouvernement envisageant d’octroyer 5 milliards d’euros supplémentaires pour soutenir les sites les plus polluants et les aider à réduire leurs émissions.