Depuis que les violences ont éclaté à la suite du décès tragique de Nahel le 27 juin, un total de 374 individus ont été soumis à une procédure de comparution immédiate. Afin d’agir rapidement et de faire preuve d’exemplarité, les autorités ont mobilisé d’innombrables magistrats, juges et greffiers, qui ont travaillé sans relâche, jour et nuit, pour traiter tous les cas.
Depuis hier à Marseille (Bouches-du-Rhône), le tribunal est le théâtre d’un va-et-vient incessant de prévenus. Tous font l’objet d’une comparution immédiate, suite aux émeutes de ces derniers jours, dans une atmosphère pesante. « Le contexte dans lequel ça s’inscrit, ça vient forcément entacher les faits qu’on peut reprocher à quelqu’un », estime Me Laurie Combes, avocate. Partout en France, les audiences en comparution immédiate se succèdent, au risque que chaque affaire soit jugée trop rapidement, selon certains avocats.
Depuis une semaine, 3 200 personnes ont été interpellées en France, avec une moyenne d’âge de 17 ans. Selon le ministère de l’Intérieur, 60% d’entre elles étaient jusqu’à présent inconnues des services de police. Un grand nombre de gardes à vue ont été effectuées ces derniers jours, suscitant la crainte des avocats que leurs clients ne servent d’exemple. Dans certaines villes, telles que Valence (Drôme), des peines de six à dix-huit mois de prison ferme ont été prononcées hier. Depuis le début des émeutes, 120 personnes ont été incarcérées, qu’elles aient déjà été condamnées ou qu’elles attendent leur jugement.