Le président de la République ne prendra pas la parole ce vendredi, lors des célébrations de la fête nationale. Depuis son accès à la présidence en 2017, il a seulement respecté deux fois ce moment d’échange avec les citoyens français.
Cette année encore, le 14 juillet sera marqué par la présence d’Emmanuel Macron dans la tribune présidentielle, en compagnie du Premier ministre indien, Narendra Modi, au milieu des défilés militaires. Après des jours d’hésitation, le président de la République a décidé de ne pas réaliser l’interview télévisée traditionnelle du 14 juillet. Une décision qui suscite la surprise étant donné les récents événements qui ont secoué le pays. Macron avait également promis de faire un bilan de ses premiers 100 jours d’apaisement à l’occasion de la fête nationale. L’Elysée a toutefois précisé qu’il prendrait la parole dans les jours qui suivent, sans donner plus de détails.
L’interview du 14 juillet est une tradition initiée par Valéry Giscard d’Estaing en 1978, dans le but de moderniser son image. Ce rendez-vous télévisé est devenu incontournable, permettant au président de faire le bilan de l’année écoulée et d’évoquer les défis de la rentrée. Cette tradition a perduré durant les mandats de François Mitterrand et Jacques Chirac, avant d’être rompue durant la présidence de Nicolas Sarkozy et reprise par François Hollande. Macron avait promis de l’abolir complètement, avant de revenir sur sa décision en 2020, following the first outbreak of the Covid-19 and his re-election in 2022 after the start of the war in Ukraine.
2017 : la « communication jupitérienne »
Depuis son élection Emmanuel Macron s’est inscrit dans une logique de communication rare, solennelle et contrôlée, ce qui lui a valu le surnom de président « jupitérien ». Il a alors décidé, deux mois après son arrivée au pouvoir, de stopper la tradition de l’interview du 14 juillet, pour cette année et les suivantes, malgré les vives critiques de l’opposition.
2018 : pas d’interview malgré une popularité chutant
En 2018, Macron continue de privilégier le discours devant le congrès de Versailles, malgré une popularité en chute libre. Le président fait face à de nombreuses critiques et l’opposition ne manque pas de qualifier sa politique d' »injuste », voire d' »inefficace », à cause d’annonces impopulaires sur le plan social.
2019 : en retrait après la crise des « gilets jaunes »
Suite à la crise des « gilets jaunes » et un grand débat national, Macron ne se prête pas à l’exercice de l’interview du 14 juillet. Ses interventions sont limitées à un discours au ministère des Armées, et à une interview sur 42mag.fr après plusieurs polémiques dans le milieu sportif.
2020 : la tradition retrouvée en pleine pandémie
Face à une situation exceptionnelle liée à la crise du Covid-19, Macron renoue avec la tradition de l’interview du 14 juillet, où il annonce de nouvelles mesures sanitaires. Il s’adresse à une France traumatisée par la crise sanitaire et les difficultés économiques et sociales à venir.
2021 : une déclaration plutôt qu’une interview
En 2021, face à une crise sanitaire persistante, Macron choisit de faire une déclaration plutôt qu’une interview, et annonce des mesures pour lutter contre la propagation du virus, comme l’obligation vaccinale pour certaines catégories de la population, et la mise en place d’un pass sanitaire.
2022 : une seconde interview dans le contexte de la guerre en Ukraine
Réélu en mai 2022, Macron accorde pour la deuxième fois une interview du 14 juillet, où il annonce notamment que la France doit se préparer à ce que la guerre en Ukraine dure. Il trace également les grandes lignes de l’automne qui s’annonce difficile pour la France, avec une inflation préoccupante, une crise énergétique et la fin progressive du « quoi qu’il en coûte ».