L’univers du cinéma, à l’image de beaucoup d’autres secteurs, est actuellement en pleine mutation avec l’émergence de l’intelligence artificielle. Il y a peu, des figures emblématiques d’Hollywood ont publiquement exprimé leur opinion sur cette thématique.
Les progrès technologiques récents, notamment en matière d’intelligence artificielle (IA), jouent un rôle majeur dans la crise sociale qui ébranle actuellement Hollywood. Plusieurs célébrités américaines ont récemment pris position sur la question.
L’intelligence artificielle n’est plus seulement du domaine de la spéculation
Arnold Schwarzenegger, acteur américain connu pour son rôle dans la saga Terminator, considère James Cameron, le réalisateur de la série, comme précurseur dans l’anticipation de l’évolution de l’IA. Lors d’une soirée à son honneur (nommée « Une soirée avec Arnold Schwarzenegger ») pour la sortie d’un livre à son sujet, Schwarzenegger note que l’IA suscite actuellement beaucoup de peurs. Il fait référence au rôle de l’IA dans Terminator : des machines qui acquièrent une conscience et prennent le pouvoir. Cette vision, rapportée par le magazine américain People, était déjà présente dans le premier film de la saga, sorti en 1984. Selon l’acteur, « l’IA n’était alors que balbutiante ». Il ajoute que « depuis, en quelques décennies, cette vision futuriste est devenue une réalité, en attestent les écrits brillants de Jim Cameron ».
Selon Christopher Nolan, réalisateur du film Oppenheimer qui retrace l’histoire de l’inventeur de la bombe atomique, les médias n’ont pas su prévoir cette évolution de l’IA. Lors d’une interview accordée au magazine américain Wired, il explique que « le développement de l’IA, notamment pour les applications militaires, et ses conséquences, étaient depuis longtemps évidents. Cependant, peu de journalistes s’y sont intéressés. Désormais, quand un robot peut rédiger un article pour un journal local, c’est une crise ».
Ni divinité ni être vivant
Christopher Nolan poursuit en expliquant : « Si nous considérons l’IA comme omnipotente, nous acceptons l’idée qu’elle peut nous dispenser d’assumer la responsabilité de nos actions dans des domaines comme le militaire, le socio-économique, etc. Le plus grand risque de l’IA est que nous lui conférions une aura divine, et que nous renoncions ainsi à nos responsabilités ». Il précise en outre que « si nous accordons à l’IA le statut d’entité vivante, comme nous l’avons fait avec les entreprises d’un point de vue juridique, alors nous serons confrontés à de grands problèmes ». Pour lui, la question de la responsabilité est primordiale quand on parle d’IA.
« L’IA peut être un outil très puissant pour nous. En ce qui me concerne, je suis optimiste. Cependant, nous devons la considérer comme un outil, et celui qui l’utilise doit en assumer la responsabilité », déclare Nolan. Pour lui, utiliser efficacement la technologie dans ses films signifie tirer le meilleur parti de ce qu’elle offre.
« Pas d’expérience de vie personnelle »
Steven Soderbergh partage cette vision. Il n’est pas inquiet de voir l’IA remplacer les acteurs et les scénaristes, comme il le confie à Variety à l’occasion de la sortie prochaine de sa mini-série Full Circle. « Je suis peut-être optimiste, mais je n’ai pas peur de l’IA. Elle n’a aucune expérience de vie », souligne le réalisateur.
« L’IA n’a jamais fait la fête jusqu’à en avoir mal à la tête le lendemain. Elle n’a jamais préparé un dîner pour quelqu’un qu’elle aimait. Elle n’a jamais ressenti de peur en rentrant tard à la maison. Elle n’a jamais éprouvé de jalousie parce qu’un de ses camarades de lycée, qu’elle connaissait il y a vingt ans, a connu un succès fulgurant. Je n’ai pas peur de l’IA. C’est juste un outil », déclare-t-il. Et il ajoute, « si cet outil vous aide à écrire la première version d’un script, tant mieux. Mais peut-il le terminer et en faire une œuvre brillante ? Certainement pas. À ce jour, je dors toujours aussi bien. »