Un homme âgé de 32 ans, exerçant la profession de musicien, a été appréhendé en raison de son soutien actif envers le mouvement de protestation populaire visant à exprimer un désaccord profond envers le régime en place en Iran. Ce mouvement trouve son origine dans la tragique disparition de Mahsa Amini, une jeune femme dont la mort a bouleversé l’opinion publique. En se positionnant en faveur de cette contestation, le musicien a manifesté ouvertement son mécontentement face aux actions du pouvoir iranien.
Le rappeur iranien Toomaj Salehi, qui avait été arrêté à la fin du mois d’octobre pour avoir exprimé son soutien à la contestation contre le pouvoir en Iran, a été condamné à plus de six ans de prison, selon un média local. Son avocate, Me Roza Etemad-Ansari, a indiqué au quotidien Shargh qu’il avait été condamné à six ans et trois mois de prison pour « corruption sur terre ».
Toomaj Salehi, âgé de 32 ans, avait soutenu le mouvement de contestation à travers ses chansons et sur les réseaux sociaux. Ce mouvement avait été déclenché après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.
En novembre, l’Autorité judiciaire avait accusé le rappeur de « propagande contre le système », d’avoir « troublé la sécurité » du pays, « coopéré avec les Etats hostiles à la République islamique » et « incité à la violence ».
Toomaj Salehi a reçu le soutien d’artistes étrangers qui craignaient qu’il ne soit condamné à la peine de mort. Sa défense a précisé que le rappeur était interdit de toute activité musicale pendant deux ans, mais qu’il avait été acquitté des accusations d' »insulte au guide suprême iranien » et de « communication avec des pays hostiles ». Il était détenu à l’isolement dans la prison de Dastguerd, avant d’être transféré dans le quartier général de cet établissement pénitentiaire.
Les manifestations qui se sont déroulées en octobre et novembre en Iran ont fait plusieurs centaines de morts, dont des membres des forces de l’ordre, et ont conduit à l’arrestation de milliers de personnes. Sept hommes ont été exécutés pour leur implication dans ce mouvement.