Le jeudi 27 juillet, Jean-Yves Le Drian a été désigné pour diriger l’Afalula, une agence française responsable de la valorisation du site archéologique d’Al-Ula, situé dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
On pensait un moment que Jean-Yves Le Drian pourrait se voir offrir la présidence de l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris. Cependant, c’est vers une autre direction que s’est tourné Emmanuel Macron, qui a préféré nommer son ancien ministre des Affaires étrangères à la direction de l’Agence française de développement d’Al-Ula (Afalula). Cette organisation a pour mission de valoriser un remarquable site archéologique situé dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Jusqu’alors « envoyé spécial » du président français pour le Liban, le choix de Jean-Yves Le Drian semble s’être fait en raison de ses liens étroits avec les dirigeants saoudiens, dont le prince héritier Mohammed ben Salmane. En 2015, alors que ce dernier lançait sa campagne militaire contre le Yémen, Jean-Yves Le Drian occupait le poste de ministre de la Défense sous le mandat de François Hollande et avait apporté son soutien à Riyad dans son offensive.
Un choix qui suscite des questions
Audrey Lebel, journaliste et auteure du livre Nos amis saoudiens, s’interroge sur cette nomination. « Il est troublant, voire préoccupant, de voir une personnalité comme Jean-Yves Le Drian, qui a occupé des fonctions importantes au plus haut niveau de l’Etat, diriger maintenant une entreprise entièrement saoudienne, financée exclusivement par l’Arabie Saoudite », remarque-t-elle.
« Il convient de ne pas oublier que Le Drian n’a pas été un ministre des Affaires étrangères ordinaire. Sous sa direction, la France a établi des records de ventes d’armes, notamment à l’Arabie Saoudite. »
Raviver les liens entre la France et l’Arabie saoudite
Le projet de développement d’Al-Ula, représentatif de la nouvelle image que souhaite projeter Mohammed ben Salmane pour l’Arabie Saoudite, est l’une des initiatives majeures de la France pour renforcer sa présence dans le royaume. Déjà, 250 contrats ont été conclus avec des entreprises françaises. Une manière de réchauffer les relations franco-saoudiennes qui se sont refroidies suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, survenu il y a cinq ans en Turquie.