Le conseil assure la protection des intérêts de Ousmane Sonko, un leader politique opposant au Sénégal, et est sous le coup d’accusations concernant sa responsabilité dans des « crimes et délits » liés aux récents troubles qui ont éclaté dans le pays il y a un mois.
La justice sénégalaise a annoncé le lancement d’un mandat d’arrêt international contre Juan Branco, l’avocat français de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, pour des « crimes et délits » liés aux troubles survenus au Sénégal début juin. Le parquet a indiqué avoir relevé des éléments dans les déclarations, écrits et publications de l’avocat qui pourraient engager sa responsabilité pénale, et a ouvert une information judiciaire. Un mandat d’arrêt a été requis à son encontre.
Juan Branco avait déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais Macky Sall et d’autres responsables sénégalais pour « crimes contre l’humanité », suite aux troubles survenus au Sénégal en juin. Ces procédures visent également le ministre de l’Intérieur sénégalais, le général commandant de la gendarmerie sénégalaise et d’autres individus, et concernent la période allant de mars 2021 à juin 2023.
Le collectif des avocats d’Ousmane Sonko a exprimé son indignation face à cette annonce de la justice sénégalaise contre leur confrère Juan Branco. L’action de ce dernier auprès des justices internationale et française avait été qualifiée de « puérile et ridicule » par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères. La condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison avait entraîné de violentes émeutes au Sénégal, faisant officiellement 16 morts et 30 selon l’opposition.
Le ministère français des Affaires étrangères a signalé l’avocat Juan Branco aux autorités judiciaires françaises après que celui-ci ait révélé l’identité de fonctionnaires de l’ambassade de France au Sénégal dans ses récentes publications, en lien avec les troubles survenus dans le pays.