Dans une vidéo diffusée vendredi, le chef des Insoumis a exhorté : « L’établissement scolaire, il convient de le respecter, la bibliothèque, le complexe sportif, tout ce qui nous appartient à tous, ce qui constitue notre patrimoine commun ».
« Nous, les Insoumis, n’encourageons jamais la violence, » déclare Jean-Luc Mélenchon, répondant à ses critiques, le vendredi 30 juin. Il exhorte « en particulier les plus jeunes » à « s’abstenir » de vandaliser les écoles ou les bibliothèques, suite à trois soirées consécutives d’émeutes en France. Les Insoumis sont depuis mardi la cible de nombreuses critiques venant du parti au pouvoir, de la droite et de l’extrême droite, qui leur reprochent de ne pas condamner assez énergiquement les émeutes et la violence qui ont suivi le décès du jeune Nahel, abattu par un policier lors d’un contrôle routier.
Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a qualifié les Insoumis de « complices moraux des actes criminels commis ». Jean-Luc Mélenchon a répondu en deux étapes. « Les allégations contre LFI ne dissimuleront pas la responsabilité de ceux qui ont engendré cette situation », a-t-il déclaré sur Twitter à midi. « La montée de l’insécurité conduit à la catastrophe », a-t-il ajouté, en référence à l’augmentation du nombre de forces de l’ordre déployées entre jeudi soir et vendredi matin, et aux déclarations de l’exécutif se disant prêt à ajuster les mesures de maintien de l’ordre « sans aucun a priori ».
« Notre héritage commun »
« Écoutez la demande de la population. Respectez-la. Plan d’urgence pour la justice partout », a également proclamé le leader des Insoumis. Plus sérieux dans la soirée, il est néanmoins intervenu dans une vidéo pour s’adresser « particulièrement » aux « jeunes personnes ». « Ne détruisez pas l’école, la bibliothèque, le gymnase, tout ce qui appartient à chacun de nous, tout ce qui constitue notre héritage commun ».
Les divergences entre les différentes tendances de la gauche sur les moyens de calmer la tension actuelle se sont fait sentir. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, tout en admettant dans une vidéo qu’il « comprend parfaitement la colère exprimée » dans « les régions négligées, méprisées par la République », a appelé avec insistance à un « retour à la tranquillité ». « Je demande à tous les élus de la Nupes de soutenir la restauration de la paix civile », a indiqué le député de Seine-et-Marne, s’adressant en particulier aux Insoumis.