Dans un petit tronçon d’autoroute proche de Saint-Arnoult, dans la région des Yvelines, des véhicules de grande taille auront la possibilité de se recharger en énergie grâce à l’exploitation des technologies d’induction et de rail conducteur.
Une idée prometteuse, mais irréelle
Suite à la proclamation de Vinci Autoroutes d’un test sur l’autoroute A10 pour des véhicules électriques lourds qui se rechargeraient pendant qu’ils roulent, Pierre-Olivier Marie, le rédacteur adjoint de Caradisiac.com, montre de l’enthousiasme, mais également de la prudence. Il estime que le projet requerrait des fonds de l’ordre de 4 à 5 millions d’euros par kilomètre, un montant que personne ne pourrait se permettre d’investir. Il donne l’impression de tenir un projet irréaliste et suggère que Vinci Autoroutes est simplement en train d’adopter une tactique de communication.
Comment le projet fonctionnerait-t-il précisément ?
Pierre-Olivier Marie explique que deux méthodes seront testées. La première consiste en l’intégration de boucles magnétiques dans la chaussée, qui permettraient aux véhicules de se recharger en direct durant leur trajet. L’autre option serait un rail incorporé dans la chaussée, auquel les véhicules se connecteraient grâce à un bras articulé sous le châssis pour obtenir de l’électricité constamment tout au long du voyage sans avoir besoin de faire de haltes.
Est-ce que cela réduirait la taille des batteries ?
Marie confirme que cela serait l’un des principaux avantages, car il n’y aurait plus besoin d’une grosse batterie pour un long trajet. Cela soulèverait cependant plusieurs questions techniques et financières.
Quels sont les désavantages de ces technologies ?
Le premier problème est le coût énorme du projet qui avoisinerait les 4 à 5 millions d’euros par kilomètre, chiffre qui a été précédemment donné par Vinci Autoroutes lors d’une convention. De plus, l’ajout de rails à la chaussée pourrait être un risque pour la sécurité des motards. Il souligne également le besoin de maintenance régulière des rails qui pourrait s’encrasser à cause de la circulation. Ces aspects soulevés mettent en avant des problèmes potentiels de coûts, de maintenance et éventuellement de sûreté.
Qui serait prêt à investir autant d’argent ?
Marie est convaincu que personne ne serait disposé à soutenir un investissement aussi conséquent. Il suggère que Vinci Autoroutes pourrait essayer de montrer qu’ils peuvent contribuer à la réduction des émissions de carbone des transports en proposant de tels projets qui font rêver.
Les stations de recharge continueront-elles de se développer ?
Il rappelle que les concessionnaires autoroutiers, les sociétés pétrolières et de production d’énergie ont déjà investi des milliards pour équiper les stations d’autoroute avec des bornes électriques. Il n’est pas persuadé que l’idée d’une route électrique serait bien accueillie par ces entreprises. Il précise également que les constructeurs d’automobiles devraient produire des technologies compatibles avec ce nouveau système. Il est sceptique quant à la probabilité que cela se produise, puisque ces constructeurs travaillent déjà à adapter leur production à des moteurs électriques au lieu de moteurs à combustion.