Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, bénéficie du soutien de Nicolas Sarkozy qui exprime son désir de le voir monter à la présidence de l’Elysée. Ce regard positif de la part de Sarkozy représente un avantage considérable pour Darmanin, dont l’intérêt grandit progressivement pour « ce qui adviendra en 2027 ».
L’ex-président Nicolas Sarkozy fait grincer certaines dents en déclarant soutenir Gérald Darmanin, actuel ministre de l’Intérieur, pour une éventuelle course à la présidence de la République. Cette annonce, faite dans la seconde partie de ses mémoires intitulée « Le Temps des tempêtes », dont 42mag.fr a obtenu une copie avant sa publication le 22 août, semble donner un appui considérable à Darmanin au moment où son influence semble s’accroître.
Peu s’étonnent du timing. Pour un conseiller ministériel interrogé par 42mag.fr, c’est exactement le genre de soutien que Darmanin avait besoin pour récupérer de sa déception de ne pas avoir été nommé à Matignon. Celui-ci ne se laisse pas abattre, d’abord révélant ses ambitions pour 2027 dans une interview au Figaro, puis préparant activement sa rentrée politique dans sa ville de Tourcoing donnant le ton d’un show de force. Maintenant, avec ce soutien massif de Nicolas Sarkozy, une figure influente de la droite qui lui reconnaît des « qualités indiscutables », Darmanin semble plus motivé que jamais.
« Il est très doué pour détourner l’attention, mais il lui manque le reste »
« Il est en train de redistribuer les cartes, » affirme un conseiller ministériel, « Darmanin est en train de passer de la position de perdant à celle de potentiel candidat à l’élection présidentielle. » Il pense que Darmanin et Sarkozy ont orchestré ensemble cette passation de pouvoir, les deux « amis » semblant partager une relation étroite. Selon lui, Darmanin est doué pour détourner l’attention, mais il lui manque le reste. « Je ne me souviens pas avoir entendu une seule idée originale venant de Darmanin. »
Par ailleurs, Darmanin semble irriter certains proches d’Emmanuel Macron, en particulier avec sa rentrée politique prévue à Tourcoing le 27 août, où il sera entouré de 90 députés et de plusieurs ministres, et que plusieurs figures de la majorité ne sont pas invités. Sa récente interview au Figaro rappelle également le début d’une campagne. « Il semble nous dire : ‘Préparons-nous pour 2027’ et ‘Le président actuel ne sait pas comment parler au peuple français’. Il a beaucoup de culot ! », s’exclame un membre de la majorité présidentielle auprès de 42mag.fr.
Un proche du président Macron fait savoir que « ce genre d’initiative ne plaît guère au président ». Il semble que ce sentiment soit partagé au sein du gouvernement, où certains sont agacés par Darmanin, comme ce conseiller qui note qu’il semble prendre de plus en plus d’ampleur au fil des mois.