Après son arrivée à Paris-Charles-de-Gaulle, l’avocat a opté pour ne pas prendre la parole devant les médias. Il a préféré se diriger rapidement vers un taxi, se faufilant discrètement dans le véhicule.
L’avocat Juan Branco, qui a été expulsé du Sénégal le lundi 7 août, est arrivé mardi matin à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Son arrivée peu avant 9 heures a été marquée par la présence de membres de sa famille et de quelques soutiens. Une femme l’a accueilli en le filmant et en le suivant, lui lançant : « Juan Branco, tu es notre guerrier ». L’avocat a simplement levé le poing sans s’exprimer devant la presse, avant de monter rapidement dans un taxi à sa sortie de l’aéroport.
Lors de son séjour au Sénégal, Juan Branco avait participé à la défense de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko. Depuis mi-juillet, il était visé par une enquête de la justice sénégalaise et avait été inculpé et incarcéré le dimanche pour des motifs tels que « attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles et actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves », selon ses avocats. De plus, de nouvelles charges de « séjour irrégulier » et d' »outrage à magistrat » lui ont été signifiées. Il a été libéré sous contrôle judiciaire le lundi avant d’être expulsé.
La présence de Juan Branco au Sénégal a suscité beaucoup d’attention, notamment lorsque en juin dernier, il a annoncé une plainte en France et a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye d’ouvrir une enquête contre le président Macky Sall pour « crimes contre l’humanité ». Le pays a connu de graves troubles ces derniers mois en raison du bras de fer politico-judiciaire entre le pouvoir et Ousmane Sonko. Ce dernier a été écroué et inculpé fin juillet pour divers crimes, dont l’appel à l’insurrection.
