Dans une interview accordée à « La Voix du Nord », le ministre de l’Intérieur a pris la parole en prévision de son premier épisode politique dans son bastion de Tourcoing, situé dans le Nord.
En 2023, soit quatre ans avant l’élection présidentielle prévue pour 2027, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé une mise en garde. Dans les pages de La Voix du Nord, il déclare juger le 24 août qu’un triomphe de Marine Le Pen au prochain scrutin présidentiel serait « relativement envisageable », si les classes populaires et moyennes se détournaient principalement vers la cheffe du Rassemblement national (RN). « Devant cette situation, nous devons présenter un seul candidat, et notre stratégie ne doit pas uniquement se concentrer sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, car cela ne représente pas 51% des suffrages », estime Gérald Darmanin.
Pour Gérald Darmanin, qui siège au gouvernement depuis 2017, le moment est particulièrement opportun : le ministre de l’Intérieur prépare sa première rentrée politique dans sa base électorale de Tourcoing (Nord) le dimanche suivant. Parmi les invités attendus, de nombreux ministres ainsi que plusieurs dizaines de députés sont présents, quelques semaines seulement après le remaniement ministériel et la reconduction d’Elisabeth Borne à Matignon. « Dimanche, j’affirmerai l’importance cruciale de la question sociale. C’est cette question qui pourrait conduire à l’élection de Marine Le Pen en 2027, et non pas la question migratoire », affirme Gérald Darmanin.
La réponse de Gérald Darmanin à Stéphane Séjourné
Questionné sur le récent remaniement, l’occupant de Beauvau affirme avoir « toujours cru que le président de la République n’opérerait pas de changement de gouvernement. Il était bien trop tôt. On ne change de gouvernement qu’en cas de difficultés parlementaires ou après une défaite électorale. » Il déplore néanmoins être « parfois frustré » de ne pas pouvoir exprimer son « opinion politique ». « J’ai fait part au président de la nécessité de laisser s’exprimer les différentes sensibilités. La mienne diffère de celle de Bruno Le Maire, mais cela ne m’empêche pas d’apprécier de participer au gouvernement avec lui. »
Jeudi, le secrétaire général de Renaissance a mis en garde Gérald Darmanin sur ses initiatives et ambitions personnelles. « Avant de penser à 2027, il convient d’abord de réfléchir au collectif qui est la clé d’une victoire. Notre responsabilité à tous est d’éviter de construire des factions et de reformer des groupes politiques », a déclaré Stéphane Séjourné dans Le Parisien. « Je n’ai besoin de recevoir aucune leçon de fidélité envers le président », a rétorqué Gérald Darmanin dans le même titre.