Mercredi, Élisabeth Borne sera présente dans le Calvados, au sein de sa propre circonscription. Cette visite signifie la fin de ses activités avant qu’elle ne s’accorde une pause bien méritée, suite à une année particulièrement intense.
La chef du gouvernement, Élisabeth Borne, reste bien en place. En l’espace d’un an, elle est parvenue à accomplir notablement, malgré le recours au 49.3 pas moins de 11 fois et des points de presse qui, il faut bien le dire, manquent parfois de dynamisme. Si l’on se rappelle de la présentation du plan sobriété ou encore de celle des 100 premiers jours d’action, il est forcé de constater que l’écoute était quelque peu ardue.
Mais Borne est avant tout, pour beaucoup d’entre nous qui la traitons à l’antenne, la « Première ministre ». La femme chef du gouvernement, et cela en soi est déjà un changement significatif. Avant elle, en 1991, Édith Cresson avait été nommée « Premier ministre » par François Mitterrand. Mais Borne a instauré la féminisation du titre. Cela fait déjà 15 mois que cela dure. Rien que pour cela, il est possible que son idée de dédier son mandat à toutes les petites filles ait été la bonne.
N’excluant pas le fait qu’elle est une femme, Borne n’en fait pas étalage mais ne l’oublie jamais non plus, surtout face à ceux qui cherchent à lui dérober sa place. En privé, elle ne manque pas de déplorer quelques attitudes résiduelles machistes. Il y avait d’ailleurs quelque chose d’étrange à la voir ce dimanche, à l’arrivée du Tour de France féminin, aux côtés de François Bayrou, grand patron du MoDem, qui a longtemps convoité sa place. Elle arborait une veste jaune, hommage à la couleur du vainqueur ( promis, c’est la dernière fois que je mentionne sa tenue).
Elle consolide son unité de communication
Borne est souvent considérée comme affaiblie. Cela a commencé dès le début, lorsqu’elle a refusé de solliciter la confiance après son discours de politique générale à l’Assemblée nationale où elle ne disposait pas de la majorité. Certaines personnes l’y encourageaient, et en petit comité, elle riait de ce qui lui semblait être une tentative masculine de la pousser à sauter d’une falaise, s’interrogeant « s’ils sont cap’ ou pas cap' » tandis qu’ils risquaient simplement de se faire très mal.
Elle a résisté et est toujours en place. Récemment, elle a rencontré tous les leaders des partis de la majorité en prévision de la rentrée. Bien que ceux-ci soient tous hommes, le leader de la majorité, c’est elle ! Borne vient de confier la charge de conseillère spéciale à l’une de ses proches, Hélène Hammel, jusqu’alors responsable de la communication. Hammel avait déjà un rôle similaire, mais désormais, la Première ministre a officiellement une co-équipière chevronnée pour assurer sa stratégie politique. Borne renforce clairement son équipe pour aller de l’avant. Reste à savoir jusqu’où elle compte aller.