Le procureur national financier a annoncé vendredi que douze autres individus seront aussi mis en examen en plus de l’ancien chef de l’Etat.
Jeudi dernier, deux juges d’instruction spécialisées en matière financière ont ordonné que Nicolas Sarkozy et douze autres individus soient déférés au tribunal correctionnel de Paris. Ils sont soupçonnés d’avoir bénéficié d’un financement provenant de la Libye pour la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007, accusation que l’ancien président de la République dément fermement. L’information a été relayée vendredi 25 août par le procureur national financier, Jean-François Bohnert.
Outre cette affaire, Sarkozy a déjà été jugé dans le cadre du dossier dit des écoutes et de l’affaire Bygmalion. On prévoit que l’ancien chef d’État comparaisse durant quatre mois à partir de début 2025, accusé de corruption passive, de complicité de malfaiteurs, de financement illégal de campagne électorale et de recel de fonds publics libyens détournés.
Une accumulation d’indices concordants
Dans son réquisitoire final rédigé en mai, le Parquet national financier affirmait détenir un « ensemble de témoignages concordants d’anciens dignitaires libyens affirmant que Nicolas Sarkozy a (…), en octobre 2005, sollicité un soutien financier clandestin de Mouammar Kadhafi » pour sa campagne présidentielle de 2007. Un « pacte corrupteur » aurait alors été mis en place.
Le parquet repose son argumentation sur différents témoignages, les journaux personnels d’un ex-ministre libyen retrouvé mort en 2012 et, surtout, des archives numériques de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui datent d’avant la divulgation publique de l’affaire. Ces éléments, selon le PNF, réfutent la thèse défendue par la défense de Sarkozy d’un « récit construit après coup » ayant pour objectif de discréditer l’ancien président.
Selon le PNF, l’enquête a « révélé l’existence de contreparties de nature diplomatique, économique et judiciaire », comme par exemple la réintégration de la Libye sur la scène diplomatique ou la signature de contrats commerciaux, « mais aussi de flux financiers inhabituels et obscurs venant de Libye via, notamment, Ziad Takieddine ».