Les enquêteurs parcourent les lieux d’un incendie qui a tué 11 personnes dans un logement de vacances dans l’est de la France, alors que les procureurs craignent que le bâtiment ne réponde aux normes de sécurité. Un groupe d’adultes ayant des troubles d’apprentissage y séjournait à l’époque.
Des dizaines de policiers passaient au peigne fin jeudi les vestiges de la résidence de la ville de Wintzenheim à la recherche d’indices sur l’origine de l’incendie.
L’incendie, qui s’est déclaré aux premières heures de mercredi alors que les invités dormaient, est le plus meurtrier en France depuis qu’un incendie dans un bar de la ville de Rouen, dans le nord du pays, a fait 14 morts en 2016.
Les procureurs régionaux ont ouvert une enquête sur le drame.
La procureure adjointe de la région, Nathalie Kielwasser, a indiqué que le bâtiment, une grange aménagée dans le style traditionnel à colombages de la région alsacienne, avait été récemment rénové mais n’avait pas fait l’objet d’une visite de sécurité requise pour tous les établissements d’hébergement public.
La maison d’hôtes « n’avait pas les caractéristiques nécessaires pour accueillir le public », a déclaré Kielwasser à l’agence de presse française AFP.
Les normes de sécurité
« Nous imposons un certain nombre de règles dans un souci de sécurité », a-t-elle déclaré.
L’immeuble disposait de détecteurs de fumée « mais pas suffisants pour ce type de biens », a précisé le procureur. « Les détecteurs de fumée étaient aux normes mais ce n’est pas le type de détecteurs de fumée qui sont placés dans les propriétés accueillant du public », a-t-elle expliqué.
Le propriétaire de l’immeuble, qui habite en face et a alerté les pompiers mercredi lorsque l’incendie s’est déclaré, est sous le choc et n’a pas été interpellé, a précisé Kielwasser.
On ne sait toujours pas comment l’incendie s’est déclaré, mais les enquêteurs pensent qu’il a dû brûler pendant plusieurs heures avant que les poutres en bois du bâtiment ne prennent feu.
Elle aurait commencé à l’étage supérieur, là où les victimes ont été retrouvées, rapporte France Télévisions.
Identification en cours
Les personnes au rez-de-chaussée ont pu s’échapper, mais beaucoup de celles à l’étage se sont retrouvées piégées.
Sur 28 personnes dans le bâtiment à l’époque, 17 ont survécu.
Les autorités ont confirmé que 11 corps avaient été retrouvés jeudi matin, bien que tous n’aient pas encore été identifiés. Des tests ADN seront effectués sur les restes.
Les victimes, âgées d’environ 20 à 50 ans, comprenaient des personnes ayant des difficultés d’apprentissage et d’autres personnes les accompagnant. Le groupe avait visité la région lors d’un voyage parrainé par deux associations locales.
« Face à ce drame, mes pensées vont aux victimes, aux blessés et à leurs proches », a écrit le président français Emmanuel Macron sur Twitter.
La Première ministre Elisabeth Borne, qui s’est rendue sur les lieux mercredi après-midi, a exprimé sa « tristesse » face à la catastrophe « épouvantable ».
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