Maître Negar Haeri était indignée et furieuse face à la décision de la Cour d’assises des mineurs de l’Oise qui a condamné l’ancien petit-ami de Shaïna Hansye à 18 ans de prison. L’avocate a exprimé sa déception quant au fait que le parquet n’ait pas fait appel de cette peine, qui est considérablement plus faible que les 30 ans de réclusion qu’il avait initialement demandés. Cette condamnation a profondément affecté Maître Haeri, qui a vu dans cette décision une injustice choquante. Elle est convaincue que la gravité des faits méritait une peine plus sévère, et elle est déterminée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir justice pour sa cliente, Shaïna Hansye. La peine infligée au prévenu est, selon l’avocate, injustement clémente et ne tient pas compte de la souffrance endurée par sa cliente. C’est pour cette raison que Maître Haeri a l’intention d’explorer toutes les voies légales possibles pour faire appel de cette décision et obtenir une peine plus juste. Elle estime qu’il est impératif de rectifier cette situation pour réaffirmer la primauté du droit et garantir que les responsables de tels actes sévères soient punis comme il se doit. La détermination de Maître Haeri à défendre les intérêts de sa cliente ne faiblit pas, et elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir la révision de cette condamnation.
Le 10 juin 2023, la cour d’assises des mineurs de l’Oise rend son verdict après quatre heures de délibéré. L’ex-petit ami de Shaïna Hansye est condamné à 18 ans de prison pour l’avoir poignardée et brûlée vive à quinze ans à Creil en 2019, alors qu’elle était probablement enceinte de lui. L’avocat général avait requis 30 ans de réclusion et demandé que l’excuse de minorité de l’agresseur, qui était âgé de 17 ans au moment des faits, ne soit pas prise en compte pour « un crime prémédité à chaque étape ». La cour n’a pas suivi cette requête et l’avocate de la famille de Shaïna, Maître Negar Haeri, a exprimé sa déception et son indignation en déclarant : « on a un criminel, on a un assassin, mais la justice n’a pas été à la hauteur du crime et la justice n’a pas été à la hauteur de la victime. Je pense que la justice se fout des violences faites aux femmes. Je pense que c’est ce que ça veut dire ».
À l’énoncé du verdict à huis clos, l’accusé a réagi violemment. Le frère de Shaïna, Yassin, a fait un malaise. Les parents de Shaïna sont également effondrés. Yassin résume les dernières années de sa sœur ainsi : « ma sœur Shaïna a été agressée sexuellement à treize ans, tabassée à quatorze ans et brûlée vive à quinze ans ».
D’après l’avocate de la famille, le condamné sortira de prison dans huit ans, compte tenu de la détention provisoire et d’une éventuelle remise de peine. Le 22 juin, Negar Haeri a regretté dans un communiqué que le parquet n’ait pas fait appel de cette peine, qui est bien inférieure aux 30 ans de réclusion initialement requis. Elle maintient également sa déclaration selon laquelle « la justice se fout de la violence faite aux femmes ». Elle s’explique en déclarant que ce n’est pas forcément son langage habituel, mais qu’elle peut parfois être grossière si la situation l’exige. Elle ne regrette pas ce qu’elle a dit et elle estime qu’un tel écart entre la demande de l’avocat général et le verdict, à savoir 18 ans de réclusion sans exclusion de l’excuse de minorité, aurait dû entraîner un appel, ce qui n’a pas été le cas.
Maître Negar Haeri déclare : « Je regrette énormément cette décision, je trouve qu’elle manque de courage. Alors évidemment qu’il y a des magistrats qui sont remarquables, il y a des enquêteurs qui sont remarquables. Mais je dois dire que le traitement de ces trois affaires a été catastrophique. »
L’avocate a été témoin des conséquences psychologiques et physiques pour la famille de Shaïna, qui a passé toutes ces années à essayer de comprendre ce qu’il s’est passé. Elle estime que rien ne leur a été épargné. Pour elle, il y a un sentiment d’inachevé dans cette affaire. La famille n’a jamais pu voir le corps de Shaïna car il était dans un état qui ne ressemblait plus à un état humain. Ils n’ont donc jamais pu véritablement faire leur deuil. Ils attendaient ce procès pour assassinat comme un soulagement, mais quelque chose a manqué, quelque chose a raté pendant l’audience, selon Maître Negar Haeri.
Au-delà du verdict, l’avocate soulève la question du traitement judiciaire des affaires de violences faites aux femmes. Elle constate que des efforts sont faits pour faciliter les dépôts de plainte et les éloignements dans les couples violents, mais elle critique le regard porté sur ces affaires. Selon elle, cette matière reste subsidiaire et ne bénéficie pas de la gravité qu’elle devrait avoir. Elle estime que les affaires de violences faites aux femmes n’intéressent pas autant que d’autres affaires comme le terrorisme ou les affaires de grand banditisme. Pour elle, il y a un sérieux qui manque dans ces affaires-là. Elle concède : « Donc oui, quand je pense à tout ça et quand je pense à mon affaire, c’est à dire l’affaire Shaïna, aux trois volets de ce dossier, il me semble que la justice s’est foutue d’elle ».
Negar Haeri prévoit d’écrire un essai pour dénoncer les dysfonctionnements de cette affaire et réhabiliter la parole de Shaïna.