Lors de la rencontre qui a eu lieu ce mercredi entre le président Emmanuel Macron et les dirigeants de partis politiques, il a été convenu de tenir une conférence sur la question des faibles salaires. Depuis plusieurs mois maintenant, les syndicats ainsi que les partis de gauche exigent une augmentation des salaires.
Dans une première approche de conciliation avec l’opposition, le président Emmanuel Macron a accordé, suite à une réunion prolongée avec les dirigeants des principaux partis politiques du pays qui s’est achevée tard dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 août, le concept d’un débat social sur les bas salaires, inférieurs au SMIC.
En prenant cette décision, Emmanuel Macron réagit à une requête formulée par les syndicats et la gauche, qui depuis de nombreux mois réclament des hausses de salaires en raison d’une inflation toujours élevée. Selon la Nupes, c’est une « nécessité absolue ». Au cours de la réunion de Saint-Denis, les dirigeants de la France Insoumise, d’Europe-Ecologie Les Verts, du Parti socialiste et du Parti communiste ont explicitement demandé à Emmanuel Macron la tenue d’une « conférence nationale » consacrée aux salaires.
Parallèlement, la coalition syndicale prévoit une journée de mobilisation pour réclamer des hausses de salaires le vendredi 13 octobre. La CGT, tout en saluant avec une certaine ironie cette « ouverture » du gouvernement, note que « Enfin, le gouvernement se souvient du mot ‘salaire' », d’après David Gistau, l’un des secrétaires confédéraux de la CGT. Cependant, les organisations syndicales attendent désormais plus de précisions : « Quel sera le contenu de cette conférence, quel est l’ordre du jour ? « Des mesures contraignantes seront nécessaires », « ce ne peut pas simplement être une opération de relations publiques, sans actions concrètes », prévient également la CGT.
Pas de calendrier spécifique dévoilé
Pour le moment, peu d’informations sont disponibles sur cette conférence sociale. Ni l’Élysée ni les ministères concernés n’ont fourni de calendrier, de liste d’invités ou d’objectif pour cette conférence sociale. Selon les proches du président, le but des discussions sera de se concentrer sur les bas salaires, « les parcours professionnels et les secteurs d’activité avec des salaires inférieurs au salaire minimum ».
Selon le Ministère du Travail, environ 47% des branches professionnelles proposent des grilles salariales avec des niveaux de salaires inférieurs au SMIC. C’est notamment le cas du secteur de l’hôtellerie-restauration et du nettoyage, et cela concernait également la fonction publique, jusqu’à une mise à niveau effectuée cet été. Dans ces cas, les employeurs sont tenus de payer leurs employés au minimum au niveau du SMIC. Le SMIC, indexé sur l’inflation, augmente régulièrement de quelques pourcentages, par exemple un peu plus de 2% en mai dernier, sans aucun coup de pouce supplémentaire du gouvernement.
C’est précisément ce que réclament les syndicats : une revalorisation bien plus importe du salaire minimum, ainsi qu’une augmentation du point d’indice pour les fonctionnaires et des pensions de retraite. Ils jugent d’ailleurs qu’il n’est pas nécessaire d’attendre. Simon Duteil, co-délégué général du syndicat SUD-Solidaires, estime que le gouvernement devrait mettre en œuvre des « mesures immédiates » sans avoir besoin d’une telle conférence. Le geste d’ouverture d’Emmanuel Macron lui semble donc « largement insuffisant ».