Luc Besson s’est rendu à Deauville le samedi 2 octobre pour faire la promotion de sa dernière réalisation cinématographique « Dogman ». Il était accompagné de Caleb Landry Jones, un des acteurs principaux du film, ainsi que d’Eric Serra, qui a composé la musique du film, et de Marisa Berenson. Ils ont foulé ensemble le tapis rouge de cette ville de Normandie.
Le dernier film de Luc Besson, Dogman, a fait une impression marquante sur le Festival de Deauville, suivant ses précédents succès à la Mostra de Venise deux jours plus tôt. Le public s’est levé pour applaudir pendant cinq minutes d’affilée, marquant un fort soutien pour le retour de Besson au cinéma. Le film, qui navigue sur le ton sombre et perturbant d’un enfant maltraité qui survit grâce à la présence de ses chiens, a fait une réapparition triomphante pour Besson au cinéma, suite à des moments plus sombres de sa carrière qui l’ont vu figurer plus souvent dans les rubriques judiciaires que dans les chroniques culturelles.
L’accueil émouvant d’un film
Sur le tapis rouge, Besson était palpablement tendu. Comme pour faire front, il était entouré de l’acteur de son film, Caleb Landry Jones – qui a livré une performance magistrale interprétant un travesti déchiré par son dévouement pour ses chiens – de son fidèle ami, le musicien Eric Serra, ainsi que de sa famille. Au bout d’une heure et 54 minutes, le générique de fin a trouvé Besson rassuré par les applaudissements enthousiastes de la foule. Il n’a pas été rejeté par le public. Ce soutien manifeste a ému Besson, qui a versé quelques larmes. L’image la plus marquante qui restera gravée dans l’esprit des festivaliers est celle de son épouse et de ses acteurs le serrant dans leurs bras, exprimant leur soutien. Les réactions post-projection étaient élogieuses, avec des commentaires comme « c’est le meilleur Besson 2023 », « incroyable », « chargé d’émotions », « une interprétation impeccable qui fait s’envoler le film », « beaucoup de sentiments, plus que d’action »…
Un public conquis
Les avis négatifs étaient difficiles à trouver. Un spectateur voulant éviter de mentionner les accusations de viol dont Besson a été blanchi a simplement déclaré : « J’ai vu un grand film et cela me suffit ». Les jeunes spectateurs qui n’ont pas grandi en regardant Le Grand Bleu ou Nikita ont également loué le film : « C’est mon premier Besson. J’aime vraiment et je comprends pourquoi il est apprécié ». Un autre fan a ajouté : « Seul lui pourrait créer une scène où un travesti chante Piaf au milieu d’une meute de chiens sans que cela ne paraisse ridicule ». C’est un large consensus qui est pourtant surprenant, puisque les films de Besson ont souvent suscité des réactions mitigées entre le public et la critique. Un style parfois considéré comme trop emphatique et naïf, qui avait fini par agacer.
Une vie de lutte
En regardant Dogman, on ne peut s’empêcher de penser que cette histoire d’un enfant victime d’abus, rejeté par son père, enfermé avec des chiens et qui en fait ses meilleurs amis, est une allégorie de la vie de Besson lui-même. Ayant été profondément marqué par le divorce de ses parents et par ses années d’internat, Besson a toujours peuplé ses films de personnages d’enfants et s’est réfugié dans les contes fantastiques qu’il avait envie de mettre en images. Que ce soient les dauphins dans Le Grand Bleu ou les chiens dans Dogman, les animaux font partie intégrante de l’univers cinématographique de Besson, qui possédait un chien s’appelant Socrate lorsqu’il était enfant. Les festivaliers pourront en apprendre plus sur le réalisateur de 63 ans lors d’une rencontre organisée aujourd’hui à Deauville avec le public. Le réalisateur a promis de se prêter au jeu des questions-réponses. Dogman sortira en France le 27 septembre prochain.