Le groupe de jazz londonien d’inspiration africaine, Balimaya Project, est un tour de force de fusion sonore et d’énergie. Le groupe de 13 musiciens arrive à Paris avant un concert en tête d’affiche à Londres en octobre. 42mag.fr les a rencontrés au festival Womad, fin juillet.
Formé en 2019 par le percussionniste Yahael Camara Onono, le projet Balimaya vise à relier la musique traditionnelle mandé d’Afrique de l’Ouest avec le jazz et les « sons du Londres noir » pour créer « un style éclectique et émouvant, imprégné de riches traditions ».
Yahael est né d’un père sénégalais et d’une mère nigériane mais a grandi en Grande-Bretagne. Il a été largement exposé à ses racines africaines et à d’autres cultures d’Afrique de l’Ouest, dont celle du Mali, par l’intermédiaire de ses amis et de sa famille.
Il a créé le groupe pour montrer ce que la diaspora africaine à Londres pouvait faire en termes de musique traditionnelle, jazz et expérimentale – en utilisant à la fois la langue maninkakan et l’anglais.
« J’ai lancé ce projet pour être innovant tout en étant ancré dans l’authenticité… et pour créer un espace sûr pour partager ce que nous faisons, partager notre musique et notre expérience », a déclaré Yahael à 42mag.fr.
Le premier album du groupe, Wolo Soest sorti en 2021.
Leur nouvel album Quand la poussière retombe fusionne la musique folklorique ouest-africaine et le jazz. Pour fêter sa sortie, le 21 juillet, le Balimaya Project a donné une joyeuse performance au Womad.
« J’entendais parler de Womad depuis des années et c’est un plaisir d’être enfin ici », a-t-il déclaré. « Tant d’artistes africains que j’adorais se sont produits ici. »
Le groupe a également sorti deux singles jusqu’à présent : « For Aziz », une composition imprégnée de rythmes cathartiques et mettant en vedette Afronaut Zu, et « Anka Tulon ».
Son énergie percussive et corsée affiche de la joie, de l’exubérance et un son contemporain, fait de plusieurs strates culturelles.
Avec Yahael comme chef d’orchestre, 12 autres musiciens sont présents sur scène jouant des percussions, des claviers, de la batterie, des cuivres et de la guitare.
« Nous jouons de nombreux instruments, notamment des percussions – djembé, dounoun et kora, combas, sangban, shekere, guitare, basse, et même de la batterie parlante », explique Yahael.
« Une section de cuivres comprend un sax, des trombones, des trompettes, des bugles et des flûtes. Et nous avons des clés. »
Le Balimaya Project se produira le 8 septembre à Paris au Jazz à La Villette, en première partie du mythique groupe de jazz fusion des années 80, Sixtun.
Yahael est également l’artiste en résidence 22/23 Milton Court au Barbican Centre de Londres.