Dans la course aux élections européennes du 9 juin, nous savons déjà que Jordan Bardella représentera le Rassemblement National (RN) et Marion Maréchal se présentera pour Reconquête. Cependant, il faudra attendre la fin de l’année, voire le début de l’année 2024, pour connaître le candidat qui sera choisi par Les Républicains pour défendre leur couleur lors de ces élections. Voilà l’information que nous révèle le brief d’aujourd’hui.
Il est impératif pour la droite de se montrer patiente. Les Républicains ont déjà tenu une réunion concernant les élections européennes en juillet dernier, une autre est prévue pour le lundi 18 septembre, mais s’il est prévu de discuter de stratégie et de projet, il n’est pas envisagé de discuter de qui sera à la tête de la liste. Comme le souligne un leader des Républicains : « Éric Ciotti approche cette élection avec prudence car les dernières élections européennes ont été ravageuses pour Laurent Wauquiez ». En effet, suite au score déplorable de 8,48%, il a dû démissionner de la présidence du parti.
En 2019, François-Xavier Bellamy était à la tête de la liste. En vue des élections de 2024, « il est notre candidat naturel », soutient Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR. Cependant, certains à droite craignent que François-Xavier Bellamy soit un « porte-malheur ». Ils le considèrent trop conservateur… et trop aligné sur les idées de Marion Maréchal qui, le dimanche 10 septembre, a invité les électeurs LR à la rejoindre. « Avec François-Xavier Bellamy, c’est un pari risqué, explique un élu : soit cela endigue l’exode de notre électorat vers Marion Maréchal, soit cela prouve que nous ciblons les mêmes électeurs, et nous obtenons chacun 4,8% ». Néanmoins, il est fort probable qu’il soit le meneur de la droite car à part François-Xavier Bellamy, personne ne semble vraiment enthousiaste à l’idée de cette mission hasardeuse. Le chef de la liste LR sera officiellement désigné fin 2023 ou début 2024.
La peur de descendre sous les 5%
La droite est inquiète face à ce vote imminent. « Nous aurons besoin d’un fort courant favorable pour franchir le seuil des 5% », déclare un haut cadre LR, stupéfait par une « hystérie autour de Bardella sur le terrain » et préoccupé par la liste Reconquête. Bien que les LR soient généralement soulagés que ce soit Marion Maréchal, et non Éric Zemmour, qui soit en charge, ils reconnaissent tout de même que « c’est toujours une Le Pen ». LR est encerclé sur sa droite, et au centre avec des électeurs pro-européens qui pourraient se tourner vers la liste macroniste. Depuis l’élection présidentielle, avec Valérie Pécresse, LR sait qu’il est possible de tomber sous la barre des 5%. Un score inférieur à 5% signifierait l’élimination de LR du Parlement européen, seules les listes qui franchissent ce seuil peuvent avoir des eurodéputés.
Pour éviter ce cauchemar, la droite travaille sur sa stratégie de campagne. Certains militent pour mettre en avant leur présence institutionnelle avec un argument clair : « nous siégeons dans le puissant groupe Parti Populaire Européen, nous avons de l’influence à Strasbourg même si LR est affaibli en France ». D’autres sont à la recherche du bon thème de campagne : « nous devons identifier un enjeu qui démontre que voter LR a un sens, admet un député, comme le RN a l’immigration et les verts l’écologie ».