Suite à « Monsters » et « Rogue One : A Star Wars Story », Gareth Edwards démontre encore une fois son aptitude à créer une science-fiction captivante et mature.
Gareth Edwards est un réalisateur reconnu et respecté dans le monde du cinéma pour son approche du genre science-fiction. Son travail, toujours soigné et visuellement attrayant, combine thèmes profonds et accessibilité pour le grand public. Son film le plus marquant à ce jour reste probablement « Rogue One: A Star Wars Story », sorti en 2016. C’est dans ce contexte d’anticipation que son dernier film, « The Creator », prend l’affiche le mercredi 27 septembre. Une attente qui promet d’être récompensée.
Un film esthétiquement convaincant et substantiel
Dans un futur pas si éloigné, le personnage principal, Joshua, est pris dans une bataille féroce en Asie contre des intelligences artificielles (IA), un combat qui coûte la vie à sa femme, Maya. Cinq ans plus tard, toujours dévasté par sa perte, Joshua est appelé à retourner sur le champ de bataille pour récupérer une arme d’une puissance sans précédent, qui pourrait déterminer l’issue de la guerre. Cependant, lorsqu’il découvre la nature réelle de cette arme, sa perception de l’ennemi commence à s’estomper. Où se situe la frontière entre le vrai et le faux, le réel et le virtuel, l’humain et l’inhumain dans un monde rempli de représentations numériques ?
L’omniprésence de l’IA dans nos vies est un sujet d’actualité brûlant. Aujourd’hui, il n’y a pas un jour sans que l’IA fasse la une des médias. Ces phénomènes, tels que la menace de ChatGPT sur le monde de l’écriture globale (jusqu’à la critique de films !) ou la substitution des acteurs et actrices par leurs avatars numériques qui contribue à la grève paralysante d’Hollywood, étaient déjà explorés depuis longtemps par les auteurs de science-fiction dans leurs romans et films. « The Creator » se présente comme la dernière incarnation de cette thématique au cinéma, avec une intrigue complexe, des personnages attachants et une réalisation d’une qualité exceptionnelle en termes de science-fiction.
Une intrigue aux multiples facettes
Malgré quelques scènes prévisibles au début du scénario de « The Creator », d’autres aspects de l’intrigue doivent rester confidentiels pour préserver l’effet de surprise. Bien sûr, la découverte de ces éléments ne diminuerait en rien le dilemme interne de Joshua, le protagoniste du film, mais il est toujours préférable d’en dire moins pour éviter les divulgâchages. De plus, la façon dont le film traite de l’intelligence artificielle donne une conclusion surprenante et invite à le revoir. C’est ce sentiment persistant, quand un film continue de vous hanter après avoir quitté la salle, qui est particulièrement fort avec « The Creator ».
« The Creator » ne déçoit pas non plus en termes d’esthétique visuelle, une constante dans le travail de Gareth Edwards. Tout comme ses films précédents « Monsters » et « Rogue One », « The Creator » est visuellement impressionnant, tandis que « Godzilla » reste un peu en retrait. Ce film confirme l’engagement du réalisateur en faveur d’une science-fiction réaliste, semblable à celle de Christopher Nolan. Ici, cela se traduit notamment par un système de surveillance mondial, très impressionnant visuellement et central à l’histoire. L’émotion n’est pas non plus négligée, faisant de « The Creator » l’un des meilleurs films de science-fiction de ces dernières années.
Informations complémentaires
Genre : Science-fiction
Réalisateur : Gareth Edwards
Acteurs : John David Washington, Gemma Chan, Ken Watanabe
Pays : Grande-Bretagne / Etats-Unis
Durée : 2h13
Sortie : 27 septembre 2023
Distributeur : The Walt Disney Company France
Synopsis : Dans un futur rapproché, une guerre sans merci fait rage entre les humains et l’intelligence artificielle (IA). Joshua, un soldat américain infiltré en Asie, vit la perte de sa femme Maya lors d’une attaque. Cinq ans après, alors qu’il est encore bouleversé par ce drame, l’armée lui demande de retourner en mission. L’enjeu ? Une puissante IA aurait créé une arme redoutable qui pourrait déséquilibrer le rapport de force en faveur de l’Est. Sa mission est donc de localiser et de neutraliser cette arme. Quand Joshua apprend que Maya pourrait toujours être en vie et se trouver dans la zone de combat, cela donne une nouvelle dimension à sa mission. Cependant, une fois sur place, il découvre que l’arme n’est autre qu’une petite fille de 6 ans appelée Alphie. À partir de là, Joshua se met à reconsidérer ses croyances sur l’IA : qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui lui a été caché ?