L’impact de la grève des acteurs à Hollywood est palpable. Les célébrations cinématographiques et la publicité des films sont dépourvues de leurs célébrités majeures et l’industrie est sous le risque d’une paralysie globale. Cependant, quelles que soient ses répercussions, le mouvement social bénéficie d’un appui renforcé compte tenu de ses demandes.
La 49e édition du festival de Deauville dédié au cinéma américain doit se dérouler cette année sans ses habituelles vedettes. Cela est dû à la décision de certains acteurs américains intégrés à la SAG-AFTRA de se joindre aux écrivains en grève depuis le 14 juillet 2023, mettant un frein à la promotion de leurs films entre autres. Malgré cela, on note la présence de quelques acteurs tels qu’Adam Driver qui assistent à ces festivals grâce à des permissions spéciales (« interim agreement ») qui garantissent que la production de leurs films se conformera à l’accord futur qui sera signé entre SAG-AFTRA et l’Alliance des producteurs de films et de télévision. Cela donne au syndicat un avantage significatif dans leur conflit avec les studios, y compris les plateformes de diffusion en continu.
Adam Driver a fait écho à cette situation lors de la conférence de presse pour son dernier film, Ferrari de Michael Mann, présenté à la 80e édition de la Mostra de Venise qui subit également les effets de la grève. L’acteur s’est interrogé sur la raison pour laquelle une petite société de distribution comme Neon peut répondre aux demandes du syndicat alors que des géants comme Netflix ou Amazon n’y parviennent pas. La dérogation dont il a bénéficié révèle clairement que certains soutiennent les personnes avec qui ils travaillent tandis que d’autres ne le font pas. Adam Driver se dit « heureux » et « fier » d’être à la Mostra pour défendre son film.
La grève affecte considérablement Hollywood et par extension la production cinématographique mondiale. Elle a suscité une réaction positive dans le secteur dès le début du mouvement. Voici un aperçu de ses implications et des réponses qu’elle a suscitées dans divers domaines de l’industrie cinématographique, en France et ailleurs.
Suppression des stars sur les tapis rouges
La décision des acteurs du dernier film de Christopher Nolan, Oppenheimer, de ne pas participer à la première à Londres a marqué le début de la grève de la SAG-AFTRA. En conséquence, l’événement a été privé de la présence de vedettes sur le tapis rouge, une conséquence directe noticeable dans de nombreux festivals ces dernières semaines. Cela a entraîné l’annulation de la projection du film d’ouverture et a perturbé la remise des prix. Les acteurs attendus pour défendre les films sélectionnés étaient également absents. De Locarno à Deauville, en passant par Venise, les plans des organisateurs ont été bouleversés, bien que leur soutien reste intact, comme ils l’ont tous mentionné dans leurs différentes déclarations annonçant le retrait de leurs invités. Le festival de Deauville a même prévu un débat sur la grève à Hollywood.
Report des calendriers
La grève de la SAG-AFTRA a provoqué un dérangement dans le démarrage des nouveaux projets et des calendriers de production déjà affectés par le mouvement des écrivains depuis mai. Les acteurs tels que Brad Pitt et Viola Davis ont tous deux suspendu leurs projets en solidarité avec la grève.
En France, par exemple, selon le comédien Joachim Salinger, membre du bureau national du Syndicat des artistes interprètes (SFA), les effets directs de la grève sont assez limités pour l’instant car elle concerne principalement les activités de promotion et les nouveaux projets.
Solidarité internationale des acteurs
Le 31 juillet, la Fédération CGT Spectacle et ses syndicats ont exprimé leur soutien total à leurs homologues et collègues américains engagés dans cette grève historique. Leur soutien a également été exprimé par l’ACTRA, au Canada, et d’autres acteurs internationaux.
Revendications et combat pionnier
Depuis le début de la grève, le syndicat SAG-AFTRA, représenté par sa présidente Fran Drescher, met en évidence l’importance de son combat. Selon elle, s’il y a des avancées majeures en matière de salaires, de partage des revenus et de protection contre les risques associés à l’intelligence artificielle, il sera difficile pour ces sociétés qui ont signé des accords avec la SAG-AFTRA de refuser de conclure des accords équivalents dans d’autres pays en raison de la mondialisation du marché.