Le gouvernement français s’est engagé lundi à punir les supporters de football qui auraient scandé des insultes homophobes lors d’un match de Ligue 1 au Parc des Princes à Paris.
Lors du match de dimanche entre le Paris Saint-Germain et Marseille, des groupes de supporters ont scandé des phrases telles que « Marseille sont des pédés » et « on va les pendre par les couilles, mais malheureusement ils n’en ont pas ».
Les chants – qui ne semblaient pas destinés à des joueurs ou à des supporters individuels – ont duré près de 15 minutes, selon un journaliste de l’agence de presse française AFP.
« Il est impossible de rester sourd à des chants aussi haineux et homophobes dans nos tribunes », a déclaré la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera sur X, anciennement appelé Twitter.
Il est impensable de rester sourd à de tels chants haineux et homophobes dans nos tribunes. Peu important la rivalité et l’enjeu, ils doivent être combattus sans répit par les supporters, les acteurs de la compétition, les instances et les pouvoirs publics. Hier, ces chants ont… https://t.co/31fLOvlz4C
— Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978) 25 septembre 2023
Elle a déclaré que les chants avaient « gâché la fête » au Parc des Princes, domicile du PSG qui a battu Marseille 4-0 dans la soirée.
« Je me suis assurée qu’une réponse ferme suivrait », a déclaré la ministre, ajoutant qu’elle avait exhorté le PSG à intenter une action en justice contre les supporters qui chantaient en vue de les exclure des prochains matches.
« Nous devons de toute urgence éradiquer de tels chants de nos stades », a-t-elle déclaré.
Olivier Klein, haut responsable du gouvernement français chargé de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine envers les personnes LGBT, s’est dit « choqué » par ses propos sur « des chants homophobes insupportables » lors du match de dimanche.
Klein, dont le service est rattaché au cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, a indiqué qu’il invitait la Ligue française de football professionnel (LFP) ainsi que le PSG lui-même à veiller à ce que « des sanctions soient prises ».
Ses services examineraient également tous les recours juridiques possibles, a précisé Klein, également sur X.
« Pas de place dans les stades »
Klein a joint une vidéo à son message dans laquelle les supporters du PSG sont vus et entendus scander des insultes, qui avaient clairement été répétées.
Contacté lundi par l’AFP, le PSG a déclaré « condamner toutes les formes de discrimination, notamment l’homophobie, et réaffirmer qu’elles n’ont pas leur place dans les stades ni nulle part dans la société ».
Le club a indiqué qu’il renforcerait son « travail de prévention » et chercherait à rencontrer « tous nos partenaires sur ce sujet crucial ».
Mais lorsqu’on lui a demandé s’il intenterait effectivement une action en justice, le PSG n’a pas répondu.
La Ligue LFP a pour sa part décliné les demandes de commentaires de l’AFP, mais les médias ont indiqué que la commission disciplinaire de l’instance examinerait le cas à partir de mercredi.
L’entraîneur du PSG, Luis Enrique, de nationalité espagnole, a déclaré après le match de dimanche : « Je suis désolé mais je ne peux pas dire si ces chants sont amicaux ou hostiles ».
Les joueurs du PSG ont refusé tout commentaire.
Certains d’entre eux, dont Randal Kolo Muani et Ousmane Dembélé, ont été filmés en train de scander des insultes à l’encontre du club marseillais alors qu’ils célébraient leur victoire devant les supporters les plus radicaux du club, appelés « ultras ».
L’incident de dimanche est loin d’être isolé, selon un sondage IPSOS réalisé ce mois-ci pour la Fédération sportive LGBT+, une association luttant contre les discriminations dans le sport.
Le sondage a montré que 46 pour cent des personnes interrogées ont déclaré avoir elles-mêmes été témoins de comportements homophobes ou transphobes dans le sport.
Moins de la moitié des personnes interrogées estiment que beaucoup a été fait pour lutter contre de telles attitudes.
La saison dernière, plusieurs joueurs de Ligue 1 ont refusé une invitation à porter des insignes aux couleurs de l’arc-en-ciel sur leur maillot en guise de geste contre l’homophobie, une campagne soutenue pourtant par la grande majorité des joueurs.
(Avec les agences de presse)