La semaine dernière, la journaliste a été libérée après avoir passé 48 heures en garde à vue. Cette détention était liée à une enquête portant sur les articles qu’elle a écrits concernant un éventuel détournement par l’Egypte d’une opération de renseignement menée par la France. Il est important de souligner que cette mesure coercitive est extrêmement rare et a suscité l’indignation de nombreux professionnels des médias.
Ariane Lavrilleux, une journaliste d’investigation, est convoquée ce matin au tribunal de grande instance de Paris pour comparaître devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Cette information a été confirmée par une source proche de l’affaire qui s’est exprimée auprès de franceinfo.
Après une perquisition menée à son domicile et une garde à vue, le juge devra décider si les documents saisis peuvent être utilisés dans le cadre de la procédure engagée à l’encontre de la journaliste. Elle est accusée d’avoir divulgué un secret de défense nationale. Ariane Lavrilleux est à l’origine d’une enquête collective menée pour le compte de France 2 et Disclose, où elle révèle la face sombre de la coopération franco-égyptienne.
Suite à la garde à vue de la journaliste, Disclose a publié un message mercredi dernier sur X (anciennement Twitter), où ils ont précisé que selon leurs informations, « les enquêteurs de la DGSI reprochent à la journaliste d’avoir signé cinq articles sur les ventes d’armes françaises à l’étranger, publiés dans notre média depuis 2019 ». Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu jeudi après-midi au siège de Reporters sans frontières à Paris, Ariane Lavrilleux s’est indignée de ce qu’elle considère comme un « nouveau cap » franchi contre la liberté d’informer. Elle dénonce ce qu’elle qualifie de « détournement des services de la justice ». Par ailleurs, un ancien militaire a été mis en examen jeudi à Paris, soupçonné d’avoir collaboré avec la journaliste en lui fournissant des informations.