En vue de sa mission de repeuplement forestier de la nation, le chef d’État aspire à ce que chaque étudiant en sixième contribue en plantant un arbre.
Qu’il s’agisse d’un conifère, d’un arbuste ou d’un feuillu, l’initiative présidentielle annoncée le lundi 4 septembre lors de son entretien avec le youtubeur HugoDécrypte implique que chaque sixième plantera désormais un arbre. La projection estimée est d’un milliard d’arbres germinant grâce à cette action.
Malheureusement, tous les arbres plantés ne survivront pas. Le ministère de l’Agriculture confirme ce fait, avec près de 40% des nouveaux arbres plantés en 2022 ayant péri, victimes de la chaleur insoutenable et de la sécheresse. Ainsi, les promesses de reforestation du président et des autres hauts responsables politiques ne sont que de maigres consolations face à un torrent de nouvelles alarmantes.
Des forets déjà étouffées
La réalité préoccupante est que les arbres sont actuellement dans l’incapacité de remplir leurs rôles vitaux pour notre planète tels que le rafraîchissement, la décabonation et l’oxygénation. Avec l’objectif ambitieux de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la France compte sur une absorption de 39 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2028 par les arbres. Cependant, face à une capacité d’absorption qui a été réduite de plus de la moitié, cet objectif semble intenable. En effet, des forêts situées en Corse et dans la région Grand-Est sont désormais des sources d’émission de carbone. Alors comment peut-on espérer une absorption continue de CO2 alors qu’on abat un nombre croissant d’arbres pour des projets de construction?
Le jeudi 30 août 2023, sur le site de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, des arbres historiques ont été abattus au beau milieu de la nuit par des engins de construction sous la protection des forces de l’ordre. La société qui a exécuté les travaux s’est engagée à compenser la perte par la plantation de cinq jeunes arbres pour chaque arbre détruit. Néanmoins, ces arbres n’atteindront leur capacité d’absorption de carbone qu’au bout de 20 à 30 ans, à condition qu’ils survivent jusqu’à cet âge.
Embarrassés et déprimés, les arbres, autrefois capables de nourrir, de rafraîchir, d’éblouir par leur splendeur et de soutenir la faune, se demandent si nous n’allons pas nous tromper dans nos actions.