Par rapport à la question du changement climatique, ces lieux consacrés au commerce présentent une apparence qui semble peu, voire pas du tout, ajustée pour faire face à ces défis, au-delà de leur aspect visuel.
Le gouvernement français pointe du doigt les lisières de nos villes, truffées de supermarchés, magasins de bricolage, boulangeries industrielles et autant de divertissements tels que les bowlings. En France, on compte plus de 1500 zones commerciales qui datent en grande partie des années 60 et qui n’ont pas beaucoup évolué depuis. Ces zones sont un lieu incontournable de notre quotidien, puisque 72% des achats en magasin sont effectués ici, selon le Ministère des Finances. Toutefois, elles représentent aussi une image négative de la « France laide ».
Un consommation d’espace excessive à l’absence de verdure
En lançant un plan de rénovation des zones commerciales, qui sera officiellement initié le lundi 11 septembre, le gouvernement entend répondre aux frustrations des classes populaires et moyennes, qui sont les principales clientes de ces espaces. Plaire à ces classes sociales est, à l’heure actuelle, une préoccupation majeure pour les responsables gouvernementaux, dans la foulée de la percée de Gérald Darmanin. Bien que le projet soit en gestation depuis un an déjà, le Ministère des Finances affirme avoir consulté diverses parties prenantes, dont des élus, des sociologues, des cabinets d’architectes et des urbanistes.
Outre leur aspect peu attrayant, ces zones commerciales ont d’autres failles : elles occupent un espace considérable, avec un grand parking pour chaque magasin, qui est souvent peu utilisé. Les bâtiments, construits en tôle, sont généralement mal isolés. Pas la moindre trace de verdure n’y est visible, donc ce lieu est loin d’être adapté à l’ère actuelle où le réchauffement climatique est une question cruciale, d’après l’exécutif. Les ministres du Commerce et de la transition Écologique, Olivia Grégoire et Christophe Béchu, présenteront donc, ce lundi, les plans des futures zones commerciales.
Le nouveau concept repose sur trois piliers : modernité, esthétique et économie d’énergie. Dans certains cas, il sera nécessaire de démolir ces « énormes boîtes à chaussures », comme les qualifie un conseiller de Bercy, pour reconstruire en hauteur plutôt qu’en largeur. L’espace libéré pourrait alors être utilisé pour mettre en place des champs de panneaux solaires, construire des logements, aménager des espaces verts et réintroduire des services publics tels que des centres de santé ou des écoles. Le ministère de l’Écologie envisage de transformer ces zones en nouveaux quartiers autonomes, où l’on pourrait vivre sans avoir à prendre la voiture.
Lancement d’un appel à projets
Ce plan représente un investissement se chiffrant en milliards d’euros, selon un conseiller. L’État ne pouvant seul assumer un tel coût, le gouvernement envisage de faire appel à des financements privés et prévoit de débloquer 24 millions d’euros pour soutenir les municipalités qui souhaitent candidater d’ici décembre.
Édouard Philippe, le maire du Havre, semble intéressé par cette initiative. Il prendra donc la parole aux côtés des ministres ce lundi.

 
		

 
	
	




