Le prisonnier, reconnu coupable d’une évasion de la prison de Réau en 2018 et, qui plus est, un braqueur qui a commis plusieurs délits précédemment, a pris la parole sans y être contraint lors de l’audience de la Cour d’assises de Paris, qui a duré près de quatre heures entières.
Redoine Faïd est un homme qui parle beaucoup. Ses mots sont bien choisis et ses phrases semblent répétées depuis des mois. Par moments, on pourrait même croire qu’il fait du slam, notamment lorsqu’il évoque l’isolement en prison, le froid, les rats et la solitude. « Votre vie appartient aux murs », déclare-t-il avec conviction. Le procès de Redoine Faïd, qui s’est ouvert le 5 septembre devant la cour d’assises de Paris et doit se poursuivre jusqu’au 20 octobre, est marqué par ces paroles percutantes.
Redoine Faïd, un braqueur multirécidiviste, s’était évadé de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, le 1er juillet 2018. Sa cavale avait duré trois mois avant qu’il ne soit finalement arrêté. Aujourd’hui, il est jugé pour différents chefs d’accusation, notamment « récidive d’évasion en bande organisée » et « détournement d’aéronef ». Onze autres personnes, soupçonnées d’avoir aidé ou assisté Faïd pendant son évasion ou sa cavale, sont également jugées dans cette affaire.
Lors de son témoignage devant la cour, Redoine Faïd explique comment il a planifié son évasion depuis sa cellule, à l’aide d’un simple téléphone portable. Constatant l’absence de fils antiaériens, il a choisi l’hélicoptère comme moyen de fuite, puis a pensé à utiliser un fumigène et une disqueuse pour découper les portes. « J’avais du matériel caché dehors, ainsi que des complices de confiance pour mettre en œuvre le scénario à la lettre », affirme-t-il. Cependant, il tient à souligner que ses deux frères et ses trois neveux, qui sont également accusés, sont innocents. « Les complices de confiance ne sont pas dans le box aujourd’hui. C’est pour cela que je paie toujours le prix le plus élevé. Je ne balance pas », s’excuse-t-il.
Quant à sa cavale, Faïd évoque les méthodes employées par les policiers pour le retrouver, affirmant qu’il n’était pas facile à attraper. Il mentionne notamment la mise en place de « souricières dans le milieu » du banditisme. Son récit est grandiloquent, mais il reste énigmatique. La cour et les parties impliquées auront de nombreuses questions à lui poser lors des audiences à venir.