La dernière addition à la franchise d’Ubisoft, qui sera lancée ce jeudi 5 octobre, immerge les gamers dans l’Irak du IXe siècle, où les personnages communiquent en arabe classique.
Un hymne musical émouvant
Mohammed Bachir s’émerveille dans une salle de jeux vidéo obscure devant un énorme écran qui projette Assassin’s Creed Mirage, la nouvelle édition de la saga emblématique qui rend hommage à sa ville, Bagdad, et dépeint le monde imaginé des califes abbassides.
Le dernier chapitre de la célèbre série de l’éditeur français, Ubisoft, est sorti le jeudi 5 octobre et plonge les joueurs dans l’Irak du IXe siècle, des villages verdoyants le long de l’Euphrate aux ruelles de la médiévale Bagdad, la « Cité de la paix » célèbre pour son riche patrimoine culturel et scientifique. Les personnages parlent en arabe classique, ce qui ravit Mohammed, un graphiste de 30 ans: « Il était temps de voir un jeu qui valorise la culture arabe et islamique, la culture et l’histoire de l’Irak et de cette région, qui n’est pas uniquement synonyme de guerres et de terrorisme ».
Dans cette salle sombre éclairée par des néons bleus, à proximité de joueurs captivés par une partie de football, Mohammed assiste aux premières prouesses de son héros Basim, un voleur qui devient un assassin redouté. « Il y a de la musique irakienne ! » s’enthousiasme un spectateur. « L’accompagnement musical est somptueux », acquiesce Mohammed. « Ils emploient les véritables noms des califes » abbassides, ajoute un autre spectateur lorsqu’apparaît à l’écran le dixième calife, Al-Mutawakil.
« Bagdad dans toute sa splendeur passée »
Dans Assassin’s Creed Mirage, la ville de Bagdad resplendit avec ses coupoles de mosaïque turquoise, similaires à celles des mosquées que l’on trouve encore dans la capitale irakienne actuelle. Les palmiers longent le Tigre, encore épargné par la sécheresse. Les souks grouillent de vie, où les artisans du cuivre côtoient les commerçants de tapis. Les créateurs du jeu ont fait preuve d’un effort conscient pour maintenir une authentique fidélité historique.
Mohamed, qui a grandi dans un Irak marqué par des décennies de conflits et de bouleversements politiques, ressent une certaine ambivalence. « Il est agréable de voir Bagdad dans toute sa splendeur passée », confie-t-il, lui qui partage sur YouTube et Instagram ses critiques de jeux vidéo. Il considère que les développeurs du jeu ont recréé une ville disparue, l’ancienne Bagdad abbasside. Mais il reconnaît aussi une certaine tristesse en songeant aux épreuves récentes que la ville a endurées.
« Assalam Alikoum »
Mostapha Mahmoud, un passionné de jeux vidéo depuis ses 12 ans, avait hâte de découvrir ce nouveau jeu. Au fil des années, il a suivi avec intérêt chaque nouvel épisode d’Assassin’s Creed. « Nous avons exploré la France, la Grèce et l’Egypte dans les précédents opus. Nous étions ravis de voir enfin l’Irak », admet cet étudiant en informatique qui travaille dans un cybercafé.
Par ailleurs, Assassin’s Creed Mirage était très attendu par les joueurs saoudiens. Sur YouTube, le compte Gamer Snack, animé par Khaled Almutairi et suivi par plus de deux millions d’abonnés, a analysé le jeu en détail dès la mi-septembre, après avoir essayé une version préliminaire à Ubisoft-Abou Dhabi. Il est particulièrement touché par l’atmosphère arabe et islamique du jeu. Il est même impressionné d’entendre l’appel à la prière et l’usage de l’expression « Assalam Alikoum » dans la version anglaise du jeu. En revanche, il trouve que la synchronisation des mouvements labiaux avec le doublage en arabe laisse à désirer.