Jean-Pierre Elkabbach, se distinguant comme l’un des intervieweurs les plus éminents de la France, a rendu son dernier souffle le mardi 3 octobre, à l’âge vénérable de 86 ans.
A travers six décennies d’engagement politique, Jean-Pierre Elkabbach a interviewé tous les dirigeants du pays, en redéfinissant la manière de conduire une interview. Que ce soit à la radio ou à la télévision, la « manière Elkabbach » était notable pour son ton et son talent pour l’expression, dès les premiers instants. « Bonjour Marine Le Pen. N’avez-vous pas honte ? », est un exemple de ses accroches mémorables, lors de son échange avec l’actuelle députée.
Des entretiens « physiques »
André Vallini, ancien ministre, se rémémore encore leur entretien, devenu légendaire, d’il y a neuf ans. « Les interviews avec lui étaient presque physiques. Elles duraient environ 15 minutes, nous ressortions presque en transpiration. C’était véritablement un duel », témoigne-t-il. Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions, évoque quant à elle « une énergie phénoménale, la détermination à toujours obtenir le meilleur ». Elkabbach a aussi démontré sa technique et son audace lors de ses entretiens avec des personnalités internationales de premier plan, telles que Yasser Arafat, Mikhaïl Gorbatchev ou Vladimir Poutine.
« C’était une combinaison de politesse, parfois de déférence, et d’irrévérence. Il cherchait à obtenir des informations que nous n’étions pas nécessairement enclins à partager », analyse François Hollande, l’ex-président de la République.