En l’an 203, bien des années après ces faits, une tragique histoire fait encore écho dans les annales de la justice française. Cette année-là, seize détenus insaisissables réussirent à se soustraire à leur lieu de détention, semant l’inquiétude et la panique parmi les autorités pénitentiaires. Un événement d’une telle ampleur ne peut être passé sous silence, et pourtant il ne représente qu’une partie du problème. En effet, il est important de tenir compte des nombreux prisonniers qui ne reviennent jamais à temps lorsqu’ils bénéficient de régimes de semi-liberté, où la confiance et la responsabilité semblent être mises à l’épreuve. Ces évasions en France sont le reflet d’une réalité complexe et troublante, où le système carcéral est remis en question et où la frontière entre la liberté et la privation de celle-ci se fait de plus en plus mince. Ainsi, à travers ce triste constat, plongeons-nous dans les dédales de ces évasions qui ne cessent d’alimenter les débats et les préoccupations de notre société.
Les évasions sont souvent violentes, mais parfois plus ingénieuses. Me Joseph Cohen-Sabban rapporte que « la femme de l’un est venue le chercher avec une grenade. Un autre s’est évadé du Palais de Justice de Paris. Sa femme l’a fait sortir de la salle d’audience déguisée en avocate. Ensuite, il y a eu la mode des hélicoptères ». En France, les évasions depuis les lieux de détention sont peu nombreuses : 10 en 2021, 13 en 2022 et 16 cette année. Cependant, il faut également prendre en compte les 700 autres détenus qui ne reviennent pas à temps lors des régimes de semi-liberté.
Les livraisons par drone posent également problème. Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice, explique que « sous le terme évasion, il y a une multitude de cas possibles. Une évasion, c’est celui qui rentre avec cinq minutes de retard dans son centre de semi-liberté… C’est aussi celui qui s’échappe de garde à vue ». Les syndicats de surveillants de prison soulignent le problème régulier des livraisons par drone aux détenus. Selon ces syndicats, le ministère de la Justice a prévu trois millions d’euros pour lutter contre ce phénomène, mais cette enveloppe est jugée insuffisante pour couvrir les 190 établissements pénitentiaires.