L’un des points clés de la réunion sociale concernant les bas revenus, prévue pour lundi, sera les échelles salariales qui déterminent les salaires les plus faibles dans chaque métier. Il est à noter que nombre d’entre eux sont inférieurs au salaire minimum, à l’instar du secteur des laboratoires d’analyses médicales.
Les syndicats ont l’intention de soulever la question des minimas sectoriels lors de la conférence sociale portant sur les bas salaires, qui aura lieu le lundi 16 octobre, entre le gouvernement et eux, au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris. Il s’agit des salaires les plus faibles à l’intérieur de chaque profession. La difficulté réside dans le fait que pour la moitié des secteurs, le salaire de départ se situe en dessous du SMIC. C’est typiquement le cas dans les laboratoires d’analyses médicales, avec sept niveaux salariaux inférieurs au salaire minimal légal. Cette réalité touche aussi bien les agents de nettoyage, les secrétaires, les employés de l’informatique ou les coursiers, qui sont tous payés au niveau du SMIC, soit 1747 euros bruts mensuels.
Étienne Leclerc travaille comme coursier dans un laboratoire de la chaine Synlab, dans la ville de Wasquehal au Nord de la France. Il affirme que : « Ma prime d’ancienneté est la seule qui me permet d’avoir un salaire un peu au-dessus du SMIC. Depuis l’apparition du Covid, nos salaires n’ont pratiquement pas bougé. Nous pensions que cela pourrait être une opportunité pour nos revenus et notre activité, mais cela n’a pas été le cas.. » C’est également le cas d’Alison. Après avoir commencé comme agent d’entretien, elle a suivi une formation pour devenir secrétaire. Cependant, cela n’a pas favorisé une progression significative de son salaire vivant toujours avec ses parents après son divorce et peinine à assurer la vie de sa fille de 7 ans avec son salaire actuel. Elle envisage d’abandonner son travail.
« Une prime occasionnelle est versée »
De plus en plus d’employés décident de quitter leur laboratoire pour chercher des opportunités plus lucratives ailleurs. C’est le cas de Mathilde, une technicienne, dont le poste nécessitant au moins un diplôme de bac +2, démarre également au SMIC.
À 52 ans, Jocelyne, qui est également technicienne, affirme : « Je gagne actuellement 2500 euros net par mois, grâce à une négociation que j’ai effectuée lors de mes premières années. Cependant, malgré les différentes primes que j’ai perçues, j’ai moins de pouvoir d’achat qu’il y a 13 ans.. »
Depuis presque un an, les discussions sur les salaires dans le secteur des laboratoires d’analyses médicales sont en impasse. Malgré des bénéfices exceptionnels durant la crise sanitaire, les responsables des laboratoires affirment qu’ils doivent d’abord rembourser ce que l’assurance-maladie leur demande avant de pouvoir augmenter les salaires. Cela résulte en des grilles de salaires qui n’évoluent pas ou trop peu, alors que le SMIC et l’inflation continuent d’augmenter.
La hausse attendue du SMIC inquiète les salariés de labaratoires car plusieurs échelons vont se situer en dessous du SMIC, perdant donc leur sens. Des syndicats comme la CFDT appellent à des sanctions contre les entreprises dont les salaires de départ sont inférieurs au SMIC, en les privant par exemple d’aides publiques ou d’exonérations de cotisations.