Depuis un certain temps, l’intelligence artificielle nous offre la possibilité de créer des « deepfakes », c’est-à-dire l’aptitude à modifier des contenus visuels et sonores pour simuler des paroles ou actions qui, en réalité, ne se sont jamais produites.
La figure hollywoodienne Tom Hanks et l’animatrice télévisée Gayle King ont alerté leurs adeptes à propos de publicités qui exploitent leur image et voix, sans leur consentement, en utilisant l’intelligence artificielle (IA), pour faire la publicité de divers produits. « SOYEZ PRUDENTS! Une vidéo est en circulation promouvant une assurance dentaire faisant usage d’une version IA de moi. Je n’ai aucun lien avec cela », a alerté Tom Hanks sur son compte Instagram le week-end dernier. Son avertissement se présente sous forme d’une capture d’écran de la vidéo incriminée.
« Je n’ai AUCUN lien avec cette entreprise… »
Gayle King, co-présentatrice de l’émission du matin sur la chaîne américaine CBS, a diffusé une mise en garde similaire le lundi 2 octobre, également sur Instagram. « Les gens ne cessent de m’envoyer cette vidéo et de m’interroger sur ce produit, alors que je n’ai AUCUN lien avec cette entreprise… », a-t-elle mentionné en accompagnement d’une vidéo où elle semble vanter un produit amincissant. La journaliste a également publié la vidéo originale qu’ont exploitée les escrocs, où elle faisait la promotion d’une émission radiophonique, le 31 août dernier.
« Ils ont déformé ma voix et la vidéo pour donner l’illusion que je vantais ce produit… Je n’ai jamais eu connaissance de ce produit et je ne l’ai jamais utilisé ! Ne tombez pas dans le piège de ces vidéos d’IA… »
Gayle King, co-présentatrice de l’émission du matin sur la chaîne américaine CBSMédias sociaux
La vidéo dénoncée par l’animatrice semble avoir été postée par un certain « Artipet », mais des recherches réalisées sur Instagram et Google ne donnent aucun renseignement relatif à des produits amincissants de cette marque.
« Contrefaçons numériques »
Depuis un certain temps déjà, l’intelligence artificielle permet la création de « deepfakes », impliquant la manipulation d’images et de son, afin de mettre en scène des situations ou propos qui ne se sont jamais produits. Ces contrefaçons, longtemps peu crédibles, sont devenues très convaincantes grâce à l’arrivée de l’IA dite générative, capable de créer divers types de contenus, y compris des vidéos, sur simple requête en langage naturel. La technologie d’OpenAI, à l’origine de ChatGPT et leader de l’industrie, offre par exemple à la plateforme Spotify la possibilité de traduire des podcasts directement dans une autre langue, tout en préservant la voix des présentateurs, sans aucun enregistrement ou doublage supplémentaire. Cependant, l’utilisation de l’IA générative à des fins illégales, comme l’escroquerie ou la désinformation, préoccupe plusieurs autorités.
L’Union européenne espère finaliser avant la fin de l’année la première législation mondiale destinée à encadrer ces innovations. Elle ne sera néanmoins pas mise en vigueur avant 2026. Meta, la société mère d’Instagram, n’a encore fait aucune déclaration suite à une sollicitation de l’AFP.