« Nous avons probablement plus d’obligations que les autres, mais nous avons aussi, au moins, les mêmes privilèges », argumente Olivier Véran, évoquant le principe de présomption d’innocence pour défendre leur conservation dans leurs rôles respectifs.
À l’heure actuelle, deux figures clés du gouvernement se retrouvent confrontées à la justice. Olivier Dussopt, ministre du Travail, est actuellement l’objet d’interrogations relatives à une potentielle préférence dans un accord public conclu en 2009, durant son mandat en tant que maire d’Annonay (Ardèche). De son côté, Éric Dupond-Moretti, le ministre de la justice ou garde des Sceaux, se voit jugé devant la Cour de justice de la République (CJR) pour un potentiel abus d’influence. Une peine d’un an de prison avec sursis a été recommandée par le ministère public à l’encontre du célèbre avocat, et la décision finale sera délivrée mercredi. Toutefois, selon Olivier Véran, interrogé le mardi 28 novembre sur 42mag.fr, ce type d’affaires n’est pas le facteur expliquant le manque de confiance des citoyens français envers les politiques.
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D’après le porte-parole du gouvernement, le fait que ces deux ministres soient actuellement sous le feu des projecteurs judiciaires n’est en aucun cas lié à la tendance de défiance des Français envers le monde politique. La majorité des citoyens ne fait simplement plus confiance à leurs représentants car ils pensent que ces derniers sont élus pour d’autres raisons que défendre l’intérêt général, affirme-t-il. Olivier Véran tient à rappeler que les politiques sont des justiciables comme toutes autres personnes. Par conséquent, la présomption d’innocence est un droit qui leur revient, tout comme il revient à chaque citoyen, précise-t-il.
A ceux qui s’étonnent que les deux ministres, malgré les problèmes judiciaires en cours, conservent leurs postes, Olivier Véran explique que les démissions de politiques confrontés à des problèmes judiciaires n’ont pas toujours donné de bons résultats par le passé. On dit souvent : « C’est dommage, vous êtes innocent, mais votre carrière politique est finie. On auait eu besoin de vos compétences, mais on a dû s’en passer. C’est plutôt regrettable », exprime-t-il. Le porte-parole du gouvernement souligne qu’il y a de nombreuses requêtes judiciaires, dont beaucoup aboutissent à une relaxe totale des personnes concernées. Il insiste sur le fait que la justice est capable de mener à bien sa mission de manière sereine. « Nous avons les mêmes droits et les mêmes devoirs que tout le monde. Nous avons peut-être encore plus de responsabilités que les autres, mais nous possédons, au moins, les mêmes droits », conclut-il.