La cinéaste Laetitia Colombani met elle-même en scène l’adaptation cinématographique de son premier livre, un ouvrage à succès sorti en 2017, qui a été écoulé à 5 millions de copies.
La Tresse, le long métrage basé sur le best-seller de Laetitia Colombani, fait son entrée dans les cinémas le mercredi 29 novembre en rendant hommage à la bravoure féminine par le biais des destins entremêlés de trois femmes en Inde, en Italie et au Canada.
En Inde, Smita, une membre des dalits (les » intouchables » d’antan), aspire à ce que sa fille échappe à sa vie précaire et accède à l’éducation. En Italie, la vie de Giulia au sein de l’atelier familial est bouleversée quand elle découvre la ruine de leur entreprise suite à l’hospitalisation de son père. Au Canada, Sarah, avocate respectée verra son avancement compromis lorsqu’elle est diagnostiquée d’un cancer. Les trois femmes partagent un lien qui leur est inconnu.
« Un tribut à la bravoure féminine »
Laetitia Colombani, auteure du livre qui a été adapté en film, lors d’une entrevue avec l’AFP, a dit qu’« Le livre et le film sont vraiment un hommage à la bravoure des femmes, même si j’ai voulu qu’ils puissent toucher tout le monde car la discrimination envers les femmes est le problème de tous ». Même si le récit est plein d’optimisme, il illustre les réalités parfois difficiles que vivent les femmes, en particulier les chaînes culturelles qui affectent les femmes en Inde et au Canada.
Les trois personnages principaux, interprétés par l’indienne Mia Maezler, l’américaine Kim Raver et l’italienne Fotini Peluso, semblent fragiles mais sont en réalité des femmes combattantes. Ce livre, traduit en 40 langues et vendu à plus de 2 millions d’exemplaires en France, est le premier roman de Laetitia Colombani publié en 2017. Tous les acteurs qui apparaissent dans les scènes indiennes sont membres de la communauté dalit, comme la petite fille qui interprete Lalita, une enfant des rues rencontrée à Delhi.
« J’avais aussi envie de porter ce projet pour ma fille (…) J’aspire à un changement du monde, à une évolution des mentalités »
Laetitia Colombanià l’AFP
Son inspiration provient d’un documentaire visionné il y a bien longtemps dans Envoyé Spécial qui relayait le voyage de cheveux en Inde et du parcours de sa amie Olivia, à qui le film est dédié et qui a du faire face à une maladie grave.
Un tournage « marathonien »
« J’ai écrit le roman en pensant qu’il serait impossible à adapter au cinéma, trop onéreux, trop complexe » a déclaré cette romancière et réalisatrice qui avait réalisé deux films précédemment : A la folie… pas du tout (2002) et Mes stars et moi (2008). « J’étais d’autant plus surprise, lorsque le roman est paru, d’être appelée par des producteurs », ajoute-t-elle. Le tournage, décrit comme un « marathon », a duré six mois et s’est déroulé en Inde, au Canada et en Italie. Le montage a été un moment crucial pour créer l’histoire entrelacée.
Aujourd’hui, elle a un autre roman en cours d’écriture qu’elle a dû mettre en pause pour le tournage, et elle a envie d’en écrire plus car elle trouve cette liberté d’expression fascinante. Elle est déjà l’auteure de deux autres romans, Les Victorieuses et Le Cerf-Volant, publiés en 2019 et 2021 chez Grasset. Pour célébrer la sortie du film, la maison d’édition a publié en septembre Le voyage de la Tresse, un journal de bord illustré du film.