Les dirigeants du Sénat et de l’Assemblée nationale invitent à une manifestation contre l’antisémitisme à Paris, le dimanche 12 novembre, qui se déroulera entre le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg.
« Ce serait totalement singulier pour moi de prendre part à un rassemblement de ce type en compagnie du Rassemblement national (RN) », déclare Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône pour La France insoumise (LFI) et son coordinateur, ce mardi 7 novembre. Cette déclaration intervient alors que les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale appellent à une marche contre l’antisémitisme à Paris, le dimanche 12 novembre, qui se déroulera entre le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg.
Selon Bompard, le Rassemblement national « est une formation politique qui tire son origine et qui a été établie par des individus dont les pensées antisémites étaient explicitement affirmées ». Pour autant, Manuel Bompard ne prend pas de décision définitive pour le moment, arguant que « nous appartenons à un collectif à La France insoumise, donc nous réfléchirons ensemble à cette question ».
« Bien sûr, lorsque vient le temps de lutter contre le racisme, l’antisémitisme ou toute forme de discrimination basée sur la couleur de peau, la croyance religieuse ou autre, je suis forcément aux côtés de ceux qui combattent ces discriminations intolérables », ajoute Manuel Bompard. Il indique toutefois qu’il se doit d’être « vigilant et prudent » s’il devait marcher aux côtés de « certaines personnes qui ont fondé un parti sur la base de ces idées » antisémites.
« Raquel Garrido avait déjà reçu un avertissement »
Dans une autre affaire, Manuel Bompard, justifie les mesures prises contre Raquel Garrido, députée de Seine-Saint-Denis pour LFI. Selon un communiqué du groupe parlementaire de LFI, elle ne sera plus en mesure « d’intervenir en tant qu’oratrice au nom du groupe lors des travaux parlementaires pour une période de quatre mois ».
« Nous sommes un groupe parlementaire composé de 75 membres qui a choisi un bureau afin d’assurer le bon fonctionnement de ce groupe », explique Bompard. Il précise que ce bureau, composé de 25 personnes, a noté « certains comportements, mensonges et actions de Raquel Garrido au sein du groupe qui n’étaient pas en accord avec nos règles collectives », ce qui a conduit à l’application de cette sanction.
Quant au lien avec la sanction qui avait été infligée à Adrien Quatennens, Manuel Bompard insiste sur le fait que les deux situations ne sont pas comparables. « Il avait été exclu de notre groupe pendant quatre mois, alors que Raquel Garrido ne pourra plus s’exprimer au nom du groupe, par exemple durant les questions au gouvernement », souligne-t-il.
Il dément que le « crime » de Garrido soit d’avoir critiqué Jean-Luc Mélenchon. « Je ne veux pas répondre à des allégations qui sont manifestement mensongères car les comportements reprochés à Raquel Garrido ne sont pas ceux que l’on évoque », indique le coordinateur de LFI. « C’est dommage, mais Raquel Garrido avait déjà été prévenue avant que nous en arrivions à ce système de sanctions, cet avertissement n’a pas été pris en compte et il était normal que le bureau de notre groupe parlementaire prenne une décision. »
Selon Manuel Bompard, il n’y a pas d’affaire Garrido. « J’aurais préféré que cette procédure reste interne à notre groupe parlementaire », insiste-t-il.
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