Le parti du Rassemblement National, ignorant « l’antisémitisme de l’homme qui a créé leur parti », est considéré par le Parti Socialiste comme ayant une direction « non justifiée ».
Le Rassemblement national proteste contre son propre reflet lors de la manifestation de dimanche
Le dimanche en question sera marqué par la présence du Rassemblement national (RN) lors de la marche contre l’antisémitisme, du moins selon Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne, durant une interview accordée à 42mag.fr, le mercredi 8 novembre. Non seulement cet élu sera présent lors de cet événement, mais il défend également sans détour la position adoptée par son parti.
« La France insoumise, le Rassemblement national, le Parti socialiste… Qui participera à la marche contre l’antisémitisme ce dimanche ? » ?
Le mercredi, le Parti socialiste (PS) a formulé par le biais d’un communiqué un appel à tous les citoyens français, quels que soient leurs points de vue ou leurs opinions concernant le conflit en cours au Proche-Orient, à prendre part à la manifestation prévue le 12 novembre. Cependant, le parti évolue avec une certaine réticence, liée notamment à la participation annoncée de Marine Le Pen, Jordan Bardella et d’autres figures du Rassemblement national. « Compte tenu de l’identité du RN, de ses prises de positions et des mots de son président du parti qui nie l’antisémitisme du fondateur du parti encore dimanche dernier, le parti déclare qu’il est illégitime que le RN se joigne à cette marche », signale le manifeste du parti.
L’antisémitisme est dans « l’identité du Rassemblement National », fait valoir Jérôme Guedj
Jérôme Guedj s’est exprimé sur 42mag.fr, en disant que l’antisémitisme fait partie de l’âme du Rassemblement National. « Pareil en ce qui concerne Zemmour et ses déclarations à propos de Pétain. » Le parti d’Éric Zemmour, Reconquête!, a d’ailleurs annoncé qu’il sera également présent dans le cortège dimanche. « C’est à eux que revient cette opposition », fait remarquer Jérôme Guedj. Toutefois, à ses yeux, le plus urgent est de faire face à la multiplication des actes antisémites, qui le touchent profondément. « Cela me bouleverse, mais que pouvons-nous faire d’autre ? Mettre en place des zones réservées ? Organiser une autre marche ? Nous vivons une période qui devrait être un moment d’union nationale, sans pour autant fermer les yeux sur leurs contradictions », propose-t-il.
« Si les écœurés n’y vont pas, il ne restera que les dégoûtants. »
Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne, à 42mag.fr
Jérôme Guedj mentionne également que l’idée d’une marche contre l’antisémitisme a été évoquée par le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, dès ce même dimanche « en opposition à ce qui semblait être un silence terrifiant face à l’explosion des actes antisémites ». L’élu de l’Essonne se félicite que l’objectif de cette manifestation, initiée par le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, « ne soit pas lié au conflit qui a lieu au Proche-Orient » parce qu’il « serait préférable que nous ne transportions pas ce conflit en France ». Par ailleurs, Jérôme Guedj « en veut » à Jean-Luc Mélenchon, du parti la France Insoumise, car il considère qu’il a adopté cette même approche.