Le mouvement de grève touchera à sa fin ce jeudi, suite à l’acquisition d’un nouvel accord syndical d’une durée de trois ans en faveur des acteurs. La valeur de cet accord est « estimée à plus d’un milliard de dollars » selon le communiqué diffusé par l’organisation.
« Et… Moteur ! » Mercredi 8 novembre, un accord a été trouvé entre les acteurs et les grands studios de cinéma à Hollywood, mettant fin à une grève de 118 jours qui avait immobilisé la production cinématographique et télévisuelle aux États-Unis. Le Syndicat des Acteurs SAG-AFTRA, porte-étendard de ce mouvement, détaillera cet accord dans les prochains jours mais indique déjà qu’il a une « ampleur exceptionnelle ».
Cette nouvelle convention de trois ans comprend notamment une augmentation significative des salaires minima, des dispositions concernant l’intelligence artificielle, et met en place « pour la première fois » une prime pour les retransmissions en streaming, comme l’annonce le syndicat dans son communiqué.
Afin que la production puisse reprendre et que les célébrités comme les figurants retrouvent les plateaux de tournage, les 160 000 acteurs, danseurs et cascadeurs membres du SAG-AFTRA doivent encore approuver cette nouvelle convention par un vote. Une étape généralement considérée comme une formalité.
L’industrie paralysée depuis juillet
Sur les derniers mois, l’arrêt total du secteur cinématographique en Amérique a coûté au moins six milliards de dollars à l’économie du pays, selon des économistes.
Mis à part une minorité de stars, la majorité des acteurs sans emploi fixe avaient de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, et devaient souvent trouver d’autres sources de revenus.
De leur côté, les studios voyaient leurs calendriers de sortie pour l’année à venir et les suivantes se vider, avec notamment le report de grosses productions telles que le second chapitre de Dune ou la célèbre série Stranger Things.
Les discussions avec le patronat ont eu lieu quasiment chaque jour durant les deux dernières semaines, incluant souvent les PDG de Disney, Netflix, Warner Bros, et Universal. L’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), qui les représentait lors de ces négociations, a salué l’accord comme un « nouveau paradigme » pour le secteur. Elle a déclaré dans son communique attendre avec enthousiasme « le retour à l’activité de l’industrie pour raconter de belles histoires ».
Conditions de travail, streaming, intelligence artificielle…
La presse spécialisée rapporte que ce compromis amène une augmentation du salaire minimum d’environ 8% comparé à la convention précédent de trois ans. Concernant le streaming, un système de bonus pour les acteurs participant à des séries ou films à succès sera instauré.
Le contrôle de l’intelligence artificielle était également un autre sujet d’inquiétude majeur, particulièrement lors des dernières négociations. Les acteurs redoutaient que les studios utilisent cette technologie pour dupliquer leur voix et leur image, afin de les réutiliser indéfiniment, sans aucune indemnisation ni accord. Ces derniers jours, un débat a notamment eu lieu sur les conditions des droits au sujet de l’image des acteurs célèbres après leur décès.